Bonjour,
J'ai interviewé lors de l'Open World Forum 2011 Valentin Schmitt de Bearstech une Société coopérative et participative (SCOP) dans le domaine de l'informatique qui n'utilise que des logiciels libres.
Dans ce post je m'interroge sur la pertinence d'un tel modèle pour le logiciel libre et l'open source.
Qu'est-ce qu'une SCOP ? Voici ce que nous dit le site officiel http://www.les-scop.coop :
"Les Scop, Sociétés coopératives et participatives, désignent les entreprises à statut Scop (Société coopérative de production) et à statut Scic (Société coopérative d’intérêt collectif). Soumises à l’impératif de profitabilité comme toute entreprise, elles bénéficient d’une gouvernance démocratique et d’une répartition des résultats prioritairement affectée à la pérennité des emplois et du projet d’entreprise."
Les deux formes juridiques de Sociétés coopératives et participatives : La Scop et la Scic
La Scop
Juridiquement, une Scop est une société coopérative de forme SA ou SARL dont les salariés sont les associés majoritaires. Les salariés sont associés majoritaires et détiennent au moins 51 % du capital social et 65 % des droits de vote. Si tous les salariés ne sont pas associés, tous ont vocation à le devenir. Il y a un dirigeant comme dans n’importe quelle entreprise. Mais celui-ci est élu par les salariés associés.
Le partage du profit est équitable :
- une part pour tous les salariés, sous forme de participation et d’intéressement ;
- une part pour les salariés associés sous forme de dividendes ;
- une part pour les réserves de l’entreprise.
Les réserves, impartageables et définitives - en moyenne 40 à 45 % du résultat - vont contribuer tout au long du développement de l’entreprise à consolider les fonds propres et à assurer sa pérennité. Les co-entrepreneurs sont rémunérés de leur travail et de leur apport en capital, mais à leur départ, celui-ci leur est remboursé sans plus-value.
La Scic
Dans une Scic, les mécanismes coopératifs et participatifs sont identiques à ceux de la Scop. Toutefois, les membres associés au capital sont par définition de toutes natures : salariés mais aussi celles et ceux qui souhaitent s’impliquer dans le projet : clients, bénévoles, collectivités territoriales, partenaires privés, etc.
Laissons parler le pro : L'idéal est d'écouter Valentin Schmitt qui nous explique ce qui a motivé ce choix et nous présente rapidement l'entreprise.
(Cliquez sur l'image)A noter: La Scop est la seule coopérative dont les membres associés sont les salariés. Dans une coopérative agricole ou une coopérative de consommateurs, les membres associés ne sont pas les salariés, mais des agriculteurs ou des consommateurs qui mettent en commun leurs ressources. (NdR: Autant pour moi concernant ma remarque dans l'interview)
Ce modèle peut faire rêver certains dans cette période de crise où l'on a souvent l'impression que les décisions de quelques uns ont eu pour effet de nous engager tous...
D'autres entreprises du libre ont choisi ce modèle avec plus ou moins de succès. Peut-on considérer qu'avec cette approche communautaire une SCOP est libre ? Que son modèle est open ? J'animerai avec plaisir un débat sur le thème.
Gare aux trolls
Imaginez un troll dans un comité d'administration : "Je pense que vous n'êtes pas assez libre monsieur" , "Je souhaiterai que l'ensemble des décisions soient en CCBYSA" ! On peut aussi s'interroger sur les représentants du personnel qui sont à la fois salarié et dirigeant. Cela nous renvoie à réfléchir sur la maxime de Coluche "le capitalisme c'est l'exploitation de l'homme par l'homme, le syndicalisme c'est l'inverse"
A bientôt, Jonathan