Cyber, temps et politique

Publié le 14 novembre 2011 par Egea

Quelques idées anodines au sujet de la stratégie du cyber, en prévision du colloque du 29 (il est toujours temps de s'inscrire, mais ne traînez pas !)..

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1/ Pour mener une action cyber, il faut connaître l'architecture du système attaqué. Donc, avoir placé suffisamment de moyens de renseignement (technique ou humain) en amont pour pouvoir attaquer le jour J. Cela fait un peu penser à la préparation du terrain avant l'assaut : autrefois, c'était le rôle de l'artillerie, plus récemment, c'est celui des forces spéciales. Mais quelque soit le moyen, il faut rendre le terrain favorable à l'attaque.

2/ Mais cette préparation, même si elle est clandestine (lien avec les Forces spéciales, et donc caractéristique des conflits modernes ?), nécessite du temps. Elle signifie qu'on est déjà dans une situation conflictuelle, ou qu'on l'envisage au mois.

3/ Du coup, cette incertitude du conflit rend la préparation nécessaire contre les hostiles mais aussi possible voire souhaitable, (en fonction de l'étendue de ses propres moyens) à l’encontre de tiers voire d'amis trop puissants. La clandestinité permet donc une action tous azimuts, et surtout décalée dans le temps. Préparer l'attaque et au cœur d'une stratégie défensive.

4/ Dès lors, ce découpage temporel en deux échelons (préparation amont pour action efficace le jour J) pose la question de la décision politique :

  • le décideur doit-il décider la préparation amont ? (je le répète : alors, le conflit n'est pas "déclaré" ouvert, mais on l'envisage seulement : il s'agit donc en quelque sorte d'une action préemptive)
  • doit-il au contraire l'interdire ?

5/ L’alternative qui se présente à lui est en effet la suivante :

  • entrer dans une démarche conflictuelle non déclarée, au bénéfice de la clandestinité, mais avec ses risques
  • être incapable d'agir le jour J

Encore une fois, contrairement à ce que croient beaucoup de scientifiques ou d’industriels, la question n'est pas technique, elle est stratégique, donc politique....

O. Kempf