Estelle Grellier, députée européenne, communique :
« L'Allemagne a indiqué aujourd’hui avoir proposé, «par égard pour les organisations caritatives» une solution de transition permettant de sauvegarder durant les deux prochaines années l’aide alimentaire destinée aux citoyens européens les plus démunis.
Il s’agit, hélas, d’une victoire « à la Pyrrhus », c’est-à-dire dévastatrice à plus long terme, pour les défenseurs du PEAD. Cette proposition est en effet assortie de contreparties absolument inacceptables, à savoir la suppression définitive de ce programme à partir de 2014 et l’abandon, à compter de cette même date, de toute politique sociale à l'échelle européenne ! L’Allemagne nous assure que le PEAD mourra en bonne santé au 1er janvier 2014… et qu’il en sera sans doute de même pour le Fonds social européen (FSE), vital pour nombre d’associations et de collectivités. Quelle victoire !
Cette « proposition », qui semble soutenue par le ministre français de l’Agriculture (Bruno Le Maire) constitue une provocation à l’heure où des millions de citoyens européens sont durement touchés pas la crise et les plans de rigueur. Aujourd’hui, ce n’est plus seulement le PEAD qui est remis en cause, mais le principe même de la solidarité européenne, une valeur fondatrice de l’Union, et le sens de notre projet politique commun. Après l’Europe des petits pas, voici venu l’Europe des grands bonds en arrière : à l’idéal de paix et de progrès, moteur historique de la construction européenne, se substitue aujourd’hui un sentiment de régression économique, sociale et morale extrêmement préoccupant. Avec, à très court-terme, le risque d’un divorce irrémédiable entre les institutions européennes et leurs citoyens, de plus en plus eurosceptiques et eurodésabusés.
Plus que jamais, ce dossier nécessite la mobilisation de tous. J’y serai, pour ma part, particulièrement attentive, notamment dans le cadre des négociations autour des perspectives financières post 2013 de l'UE auxquelles je participe.