Deux ans plus tard, un drame national survient. Un incendie criminel met le feu au coeur écologique de l'île de la Réunion, le parc national des hauts, classé au patrimoine mondial de l'Unesco. La Réunion hurle à l'abandon : l'Etat mettra plus de quinze jours avant de prendre en compte l'ampleur des dégâts, et la nécessité de secours appropriés.
Les Réunionnais ne sont pas contents. Et bizarrement, les Français de France sont d'accord. Sur les forums d'internet, sur les ites d'information, cette fois, nulle invective à l'encontre de ces "paresseux", nul appel à "leur donner l'indépendance", nul racisme sous-jacent, mais une forme de... solidarité. Etonnant, non ?
Des intervenants sur différents forums mettent en avant la menace sur des espèces endémiques, sur la flore "unique au monde", menacée par les flammes, et argumentent sur la nécessité absolue pour l'Etat de faire son devoir.
Que les Réunionnais (ou les autres Domiens) soient écrasés par des monopoles qui les étranglent, qu'ils soient soumis à des lois iniques, c'est une chose. Mais que des margoillats rares ou des plantes endémiques soient menacés de disparition par le feu, là, c'est une question brûlante.