Plus belle la vie… en Allemagne seulement ?
Devait arriver ce qui arriva… Notre contexte économique, social et politique rappelle à beaucoup, par analogie (et ce malgré les avancées technologiques majeures), les errements idéologiques de la dernière guerre et du national populisme, au point que les métaphores et les raccourcis fleurissent spontanément assez volontiers, comme sur un tas de fumier…
Que cela se produise au grand dam des « dedroite », qui poussent systématiquement des cris d’orfraie, en hurlant à la manipulation et à l’exagération lorsque nous faisons révérence « aux heures les plus sombres de notre histoire », constitue à mes yeux une certaine forme d’hypocrisie, puisque leur frontière avec l’extrême droite devient de plus en plus poreuse (admirez le graphisme desdites affiches), grâce notamment à l’implication au plus près du Président français de groupes très actifs en termes de xénophobie comme celui de la Droite Populaire et cet autre qui sous couvert de « droite sociale » fait la chasse aux plus démunis…
La pression d’une nouvelle forme de dictature, plus insidieuse cette fois puisqu’économique et drapée derrière le paravent facile du pragmatisme, y est certainement pour beaucoup, tant les élites eurocratiques méprisent le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes…
Rajoutez y un phénomène, en France par exemple mais pas seulement, de racisme d’état, une dénonciation scandaleuse, injurieuse et irresponsable de la part de Merkozy et de leurs affidés (on a les mêmes en France, hélas…) de certaines minorités ethniques, religieuses ou politiques, qui se plaisent à penser en leurs palais que le multi-culti, c’est fini, et l’on se retrouve soudain dans les chaumières ou les HLM avec ce genre de protubérances sociales désastreuses…
Ne font-elles pas que concentrer la violence et la haine de l’étranger dans quelques individus dérangés en qui le contexte délétère trop répandu et la parole politique publique venimeuse ont insufflé inconsciemment ce poison mortel ? Certains discours publics ne leur donnent-ils pas l’autorisation et le prétexte sous-jacent d’insulter, violenter… jusqu’à tuer ? Ne fut-ce pas le cas également d’Anders Behring Breivik, le tueur des attentats d’Oslo ? Bien que là, en l’occurrence, le gouvernement ait réagi plus sainement… en ne s’abstenant pas d’auto-critique, contrairement à d’autres pays où le phénomène est en train de se développer de manière effectivement inquiétante.
Indéniablement, la parole raciste s’est retrouvée libérée, ces dernières années, sous couvert fallacieux de lutte contre les intégrismes et un certain terrorisme, étonnamment, exclusivement musulman, alors que certains auraient pu oublier, à force de propagande, que le terrorisme n’étaient pas le seul fait d’islamistes radicaux et de jihadistes ou d’Al Qaïda… Ainsi, les nombreux groupes d’extrême-droite qui pullulent aux Etats Unis, pays du ku-klux klan et des groupes para-militaires d’obédience néo-nazie.
Nos voisins allemands, dont on vante excessivement les mérites dans une certaine classe politique déconnectée des réalités sociales puisqu’obsédées par une vision économique restrictive, voient poindre chez eux en ce moment la crainte du retour du monstre à nez brun, avec réseaux terroristes armés auto-proclamés«mouvement clandestin national-socialiste »et meurtres à la clé (dont une policière en 2007). Des militants néonazis ont en effet revendiqué l’assassinat de neuf immigrés entre 2000 et 2006. Entre Rostock et Munich, huit commerçants d’origine turque et un d’origine grecque, vendeurs de sandwiches döner, avaient été tués par balle en plein jour et sans témoin. Des traces de préparation et de revendication de ces exécutions ont été retrouvées par la police dans un immeuble incendié de Zwickau où vivaient certains de ces terroristes, et les mobiles idéologiques xénophobes ne font aucun doute : un film de 15 mn a en effet été découvert sur un DVD prêt à être envoyé à des organisations culturelles islamiques et aux médias, selon Le Monde.
Les petites têtes basses du plafond pourront toujours se rassurer à bon compte en se disant que « ce n’est pas chez nous »… Mais vu l’évolution de ce genre d’idées dans la population européenne, cette haine de l’autre et plus particulièrement des musulmans qui se dissimule si mal derrière une extrême-droite médiatiquement policée, mais qui n’a en aucune manière changé de fond, seulement d’apparence, je crains que le pire ne soit pas, cette fois, seulement à rechercher ni à craindre exclusivement outre Rhin…
La vigilance doit donc être, elle aussi, internationale, compte-tenu des nombreux pontages, contacts et réseaux existants qui permettent à ce gens là de se rencontrer. Internet, par exemple, ce n’est pas en effet que pour les démocrates. Et les moyens de transport, ce n’est pas fait (seulement) pour les chiens…