L’accroissement des inégalités, les médiocres résultats dans les enquêtes internationales, l’épuisement et l’exaspération des professionnels, l’inquiétude des parents : rien de tout cela ne les fera dévier de la voie délétère dans laquelle le gouvernement a engagé l’école depuis 2007 : l’asphyxie de l’Education nationale, les fermetures de classes et les suppressions de postes, la casse du métier, du statut et de la formation des enseignants, la diminution de la mixité sociale et scolaire.
Les vibrants appels à la République, à la lutte contre les inégalités scolaires, à la revalorisation du métier d’enseignant et à la contractualisation ne masquent pas le fond du propos. Derrière un vocabulaire parfois déroutant, ce que souhaite la droite, c’est une école toujours plus pauvre, toujours plus inégalitaire et toujours plus concurrentielle – sa volonté d’en revenir à une sélection précoce en témoigne.
Le Parti socialiste est résolument hostile à la vision à la fois libérale et caporaliste que ce texte défend. L’obsession de l’évaluation, des objectifs chiffrés, de la concurrence entre les établissements et de la hiérarchie entre les personnels ne peut que conduire à la mise en place d’un marché scolaire dont les plus fragiles feront les frais. Si une évolution du métier doit être discutée et négociée dans le seul objectif d’améliorer le service rendu aux élèves, on ne voit pas comment la dégradation du statut, la création d’inégalités et de concurrence entre les corps, l’augmentation du temps de travail ou l’allongement sans contrepartie de l’année scolaire pourraient participer à « la revalorisation » des enseignants que l’UMP prétend appeler de ses vœux.
Le choix et l’évaluation de l’équipe pédagogique par le chef d’établissement ne résoudront pas davantage les difficultés actuelles. Qu’aura à offrir le principal d’un collège difficile et appauvri pour convaincre un professeur expérimenté de venir enseigner chez lui ?
Le Parti socialiste a fait des propositions pour garantir la réussite de chaque jeune : nous conclurons un nouveau pacte éducatif entre les professeurs et la nation, accorderons une priorité à l’école primaire, refondrons les rythmes scolaires et les programmes, mettrons en place une personnalisation accrue des enseignements, améliorerons l’encadrement et revaloriserons – réellement – le métier d’enseignant. Rien de tout cela ne pourra se faire sans moyens, et encore moins, comme le gouvernement le fait depuis 5 ans, en dégradant les conditions de travail des enseignants et les conditions d’études des élèves.