Olli Rehn, le commissaire européen en charge des affaires économiques et monétaires, a présenté, le 10 novembre dernier, les prévisions économiques de la Commission européenne pour les années 2012 et 2013, pour tous les pays européens.
Les prévisions concernant la France sont très différentes de celles du gouvernement français. Celui-ci prévoyait un déficit public de 4,5 % du PIB en 2012 et 3 % en 2013.
Le commissaire prévoit respectivement 5,3 % et 5,1 %. Les prévisions du commissaire ont vraisemblablement été établies avant le plan Fillon du 7 novembre et n’en ont probablement pas tenu compte.
Mais d’après François Fillon, son plan réduira le déficit public français de 7 milliards d’euros (0,35 % du PIB ) en 2012 et 11,6 (0,55 % du PIB) en 2013. S’il avait révisé ses prévisions pour tenir compte de ce plan, le commissaire européen aurait prévu un déficit de 4,95 % du PIB en 2012 au lieu de 4,5 % prévu par le gouvernement français, et de 4,55 % contre 3 % en 2013.
Olli Rehn a donc eu raison de demander le 10 novembre au gouvernement français des « mesures supplémentaires » à « annoncer le plus vite possible ».
D’après la Commission européenne, l’Allemagne va baisser sa dette publique de 3,3 % du PIB entre 2010 et 2013, alors que la France va l’augmenter de 9,4 % du PIB. La rigueur française n’est pas la même que la rigueur allemande.
Le gouvernement français a d’ailleurs expliqué pourquoi : il ne veut pas, contrairement aux autres pays européens, baisser les salaires et pensions de retraite des fonctionnaires, qui sont des causes sacrées.
Alain Mathieu, président de Contribuables Associés.
Le plan Fillon jugé insuffisant par la Commission européenneArticles similaires :