Le voila enfin. Après 5 ans d’attente, le digne successeur d’Oblivion débarque enfin sur nos consoles (et surtout sur nos PC) avec son lot de nouveautés et son univers glacial. Les créateurs de chez Bethesda ont ils appris de leurs erreurs passées et nous livrent-ils le RPG tant attendu de cette fin d’année ? Nos attentes ne sont elles pas au dessus des possibilités du jeu ? Pourquoi la tartine tombe toujours du coté du beurre ? Tant de questions qui trouveront réponses dans ce test…
Test réalisé sur la version PC du jeu.
Le système de compétences revu
Oblivion avait divisé un certain public à sa sortie. La joie de parcourir un monde magnifique et vaste, une liste de quêtes hallucinantes et des possibilités sans fin avec la frustration d’une pléthore de bugs, de visages vraiment moches et d’un gameplay parfois en dent de scie. Pour autant, le jeu restait d’une qualité assez exceptionnelle mais les fans de Morrowind pleuraient dans leurs coins. Alors qu’en est-il de ce Skyrim ? Bethesda a tenté de réunir les deux public en tentant une solution qui s’avère très souvent casse gueule : allier accessibilité et profondeur. Pari réussi puisque Skyrim se prend en main et est d’une facilité de compréhension assez déconcertante. Beaucoup de bouleversements sont apparus dans le système de jeu. Pour commencer, fini les classes. On commence toujours par choisir la race de son personnage mais les classes sont désormais de l’histoire ancienne. Le système de progression prend maintenant en considération l’entièreté de vos talents et c’est en pratiquant que vous évoluerez. Les talents sont tous devenus majeurs si vous préférez. On appréciera aussi que certains aient disparu (comme l’acrobatie ou l’athlétisme qui servaient plus ou moins à prendre du level très facilement). Comment donc obtenir un système plus riche en ne faisant qu’enlever les classes ? Et bien tout simplement en créant un arbre de talents pour chaque compétence. Oui pour chaque compétence ! Chaque fois que vous augmenterez assez vos compétences, vous gagnerez un niveau. Un gain de niveau correspond d’une part à un boost dans une de vos trois caractéristiques (a savoir magie, vigeur ou santé) ainsi qu’un point à répartir dans un arbre de talent. Vous pourrez donc créer un personnage totalement personnalisé à chaque instant de l’aventure et selon votre façon de jouer et d’évoluer. De plus, la croissance est quasiment infinie tant les arbres sont riches et nombreux. Au final, créer le personnage ultime demandera quelques centaines d’heures ce qui est déjà en soit un atout majeur.
C'est beau une ville la nuit
Mais ce n’est pas tout. Skyrim revoit aussi sa copie sur l’artisanat. Alors qu’avant vous aviez les compétences armureries et alchimie pour créer du contenu assez sommairement, ici le craft est devenu bien plus présent. Vous avez toujours la possibilité de créer des potions et des armures avec ces deux talents mais bien d’autres sont venus s’ajouter. On notera l’enchantement, la création d’armes, l’amélioration d’armes et d’armures ainsi que la cuisine mais pas en tant de compétence proprement dite. Cette dernière vous servira simplement à créer de la nourriture pour vous restaurer à partir d’ingrédients trouvés (ou volés) dans le monde. En plus d’apporter de la profondeur et du contenu au jeu, cette nouveauté permet de rendre presque tous les objets que vous trouvez utiles. Là ou Oblivion ou Morrowind comportait un inventaire rempli de “junk”, Skyrim rend tout cela utile et même parfois désirable pour créer l’objet de vos rêves. De plus, vous ne pourrez plus crafter n’importe ou, il vous faudra un stand à proximité. Encore une fois, ce genre de chose évolue au fil de la partie. Car là où le jeu surprend, c’est sur la possibilité de progresser et donc de faire changer les lois établies dans l’univers. En gagnant des points de talent dans un arbre, vous pourrez bénéficier de nombreux atouts et donc gagner des possibilité de gameplay. Une profondeur qui nous fait tout simplement jubiler.
Sentiment de satisfaction
Un nouveau système de combat fait aussi son apparition dans le jeu. Le jeu dissocie maintenant les deux mains du joueur pour lui permettre de gérer plus précisément sa manière de combattre. Vous devez maintenant assigner une main à un objet ou sort. Par exemple, si je joue un guerrier, je pourrais avoir un bouclier en main droite et une épée en main gauche. Ou alors deux épées, une dans chaque main sans avoir la possibilité (du fait) de parer les coups. Le menu rapide permet également de switcher son build assez rapidement. Pour ma part, l’arc est mon arme de prédilection de loin et une bonne combinaison épée / magie de destruction quand les situations se gâtent. Bien entendu, la profondeur est encore au rendez-vous puisqu’en évoluant vos talents, vous aurez la possibilité d’effectuer des attaques à deux armes, de combiner deux sorts pour les rendre plus puissants et ainsi de suite. Bref, un système de combat beaucoup plus riche et plus dense qui donne encore une fois un jeu au gameplay presque irréprochable. Notez en plus que la mise en scène a été amélioré puisque des petits finish moves viennent se glisser de temps à autres pour finir votre adversaire. Une petite nouveauté qui ne gâche rien et qui rend les combats plus immersifs.
Un des premiers donjon du jeu, superbe.
La progression dans l’univers du jeu est tout aussi intéressante. Alors que la quête principale d’Oblivion était la partie la moins intéressante du jeu (qui prenait tout son envol dans les à cotés), celle de Skyrim est bien plus travaillée. Le coté extrêmement linéaire et la répétitivité a été oublié pour une variété et l’arrivée des choix dans celle ci. Au final, même si elle est encore un peu prétexte à nous faire voyager aux quatre coins de la carte, son écriture et son histoire est bien plus intéressante et permet un vrai suivi. De plus, la variété des étapes permet de ne pas s’en lasser. Les combats contre les dragons arrivent de temps à autres pour conclure une grosse étape de la quête mais entre temps il faudra régler des problèmes politiques et déjouer un possible complot. Des phases d’infiltrations, de recherches et d’autres dont je vous laisserai la surprise permettent au joueur de se plonger dans une mission à la fois épique et à taille humaine, entre sauver le monde et le comprendre. Elle vous donnera aussi l’occasion de rencontrer d’autres NPC qui vous solliciteront pour des affaires plus secondaires mais tout aussi passionnantes. Car la vraie nouvelle force de Skyrim est la. Chaque personnage et chaque lieu a son histoire. Une histoire qui peut-être cachée dans une note, un livre ou simplement au travers d’une discussion mais au final, la cohérence de l’univers est bien présente. De plus, la qualité de l’écriture des quêtes est d’un niveau jamais atteint pour un RPG de cette envergure. Presque chaque mission est intéressante et le jeu va de surprise en surprise. Je pourrais encore vous parler de l’arrivée des compagnons dans le jeu. Soit dans les quêtes, soit des mercenaires à engager mais vous ne serez plus forcement seul pour combattre. Je pourrais aussi vous dire que le système de rumeur a été revu et qu’il vous permet de lancer des sujets et donc de démarrer de nouvelles quêtes en mentionnant simplement un sujet. Je pourrais aussi vous parler des choix à faire entre l’empire et les rebelles mais on va garder un peu de surprise.
L'immense carte du monde.
Avant de se quitter, il nous reste à parler de l’aspect graphique et technique. Commençons par la technique. Il est vrai que le jeu a des tendances à charger assez souvent. Sur PC, les temps sont plus qu’acceptables si votre machine est correcte. Il est vrai que les textures sont parfois en basse résolution et que, à distance, beaucoup de détails disparaissent. Les animations sont aussi plus travaillées mais parfois ce n’est pas encore ca. Mais compte tenu de la taille et de la densité du jeu, ces problèmes sont plus qu’acceptables. Ça ne serait pas le cas si l’aspect esthétique du jeu était moyen ou mauvais, ce qui est loin d’être le cas. Skyrim compense ses petits défauts techniques par une direction artistique sans faille. L’architecture, la météo, la variété des environnements, le bestiaire, la construction des villes, l’éclairage : le tout créé une ambiance qui parfois vous donne simplement envie d’arrêter de vous battre, de vous asseoir sur un banc et de contempler le monde qui vous entoure. Le soin apporté aux environnements est dantesque, on trouve un vrai gap avec Oblivion qui avait des villes assez semblables. Il en va de même pour les personnages. Fini les têtes aléatoires qui ne ressemblent à rien. Les personnages sont beaucoup plus soignés et crédibles. Bref, un mal pour un bien puisque la technique est vite oubliée au profit d’un aspect visuel et artistique qui crée un monde intéressant et riche. Le tout est en plus soutenu par une bande son de Jeremy Soule qui fait, comme à l’accoutumée, un travail irréprochable. La sensation de puissance lorsque vous entendez les chants barbares, le calme des mélodies d’une ville tranquille… Un voyage, tout simplement.
Pas besoin d’en dire plus pour vous faire comprendre que passer à coté de Skyrim est un blasphème. Les fans de la série seront comblés par un épisode qui va bien au dessus de nos attentes et qui corrige quasiment tous les défauts de ses prédécesseurs. Au final, on prend le meilleur de la série, on en rajoute et on obtient un cocktail de ce qui se fait de mieux dans le RPG occidental. Un Must have qui se laisse déguster pendant des centaines d’heures. D’ailleurs, j’y retourne sur le champ !
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