Jusqu’au 31 décembre le Palais de Tokyo présente l’exposition The Art Freaks de l’artiste conceptuel d’origine suisse, Olaf Breuning. L’exposition se réalise dans le cadre de l’initiative du musée pour redécouvrir de nouveaux sites et interstices de l’édifice comme lieu d’expositions.
Le programme présente l’œuvre The Art Freaks a été crée grâce au parrainage de la Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent, dont l’objectif est d’apporter de nouvelles possibilités pour exposer et monter le travail de jeunes artistes dans un grand musée. Jusqu’à aujourd’hui 150 artistes ont exposé et leurs travaux se ont intégré le compétitif et complexe monde de l’art. La salle destinée à ce programme est transformée en permanence en accord avec les interventions artistiques qui s’y déroulent.
L’œuvre The Art Freaks repose sur le regard porté sur les codes visuels de la société contemporaine, fortement influencée par les médias de masse et comment l’histoire de l’art regarde, symboliquement, cette aliénation qui détruit la capacité à imaginer, un composant essentiel de l’art.
Les monstres de l’art se reflètent sur des corps peints qui ressemblent à des œuvres de Vincent van Gogh, Louise Bourgeois, Francis Bacon, Jackson Pollock, Andy Warhol, Yves Klein, entre d’autres peintres qui ont marqué les XIXe et XXe siècles. Ces corps peints sont photographiés et suspendus pendant que deux drapeaux pendent du plafond.
C’est un défi intéressant, un travail qui rompt avec l’esthétique correcte ou le mauvais goût, qui oblige à regarder les tensions qui se manifestent dans le secteur de la création. La question que semble suggérer Breuning est : Tout ce qui est beau est Art ou tout dépend de la forme prise par cette beauté pour s’exprimer ainsi que des contenus sociaux qui l’enrobe, pourquoi l’art se constitue ? Une question intéressante qui flotte entre les artistes et philosophes depuis plus d’un siècle.
Breuning essaye de stimuler le dialogue avec une société qui bouge selon des modèles esthétiques normalisés, le beau et le laid, à propos du bien y du mauvais, sur ce qui est à se rappeler et ce qui doit s’oublier, une société qui vit aliénée et déshumanisée par un système qui manie le sujet et détruit son essence.
C’est là que réside la valeur de son travail avant-gardiste, non seulement parce qu’il démontre le création et la maîtrise du body-painting, mais aussi parce qu’il rempli ses œuvres de contenu, il joue avec l’humour et réalise une intéressante proposition esthétique.
Olaf Breuning est né en 1970 en Suisse, actuellement il vit à New-York. Il a travaillé la vidéo, il utilise les techniques théâtrales dans ses installations, la photographie, le body-painting, il joue avec le son et la lumière pour donner l’effet désiré a chaque un de ses travaux.
Pour plus d’informations : http://www.palaisdetokyo.com/fo3/low/programme/index.php?page=nav.inc.php&id_eve=3352