Prix Européen de Littérature : Drago Jančar
Le Prix Européen de Littérature 2011 est attribué à Drago Jančar (Slovénie), né à Maribor en 1948, pour l’ensemble de son œuvre de romancier, de dramaturge et d’essayiste, à l’occasion du 20e anniversaire de l’indépendance de la Slovénie (1991), à laquelle il a activement contribué.
La remise du Prix Européen de Littérature 2011 aura lieu à l’Hôtel de Ville de Strasbourg le samedi 24 mars 2012 dans le cadre du festival Traduire l’Europe – 7emes Rencontres Européennes de Littérature, organisé en association avec la Ville et l’Université de Strasbourg.
Drago Jančar est né en 1948 à Maribor, dans une Slovénie alors englobée dans la « République fédérative socialiste de Yougoslavie ». Son père a été interné en camp de concentration pour faits de résistance contre l’occupant nazi. Dès ses études de droit, Jančar, rédacteur d’un journal étudiant, s’attire des difficultés de la part du régime. En 1974, il est condamné à un an de prison pour « propagande en faveur de l’ennemi ». Entre 1978 et 1980, il travaille à Ljubljana pour des studios cinématographiques mais, là encore, se heurte à la censure. En 1981, il entre comme secrétaire aux éditions Slovenska Matica où il travaille aujourd’hui encore comme éditeur. Il se lie d’amitié avec le grand écrivain slovénophone de Trieste Boris Pahor auquel il rendra hommage en 1990 dans son essai L’homme qui a dit non. Ce n’est qu’après la mort de Tito en 1980 qu’il peut donner libre cours à son œuvre de romancier, nouvelliste et dramaturge.
En 1987 Drago Jančar est l’un des signataires du manifeste des intellectuels pour une Slovénie démocratique et indépendante. De 1987 à 1991, il prend une part de plus en plus active à la démocratisation de son pays en tant que Président du PEN Club de Slovénie. Durant la guerre de Bosnie, il apporte publiquement son soutien aux Bosniaques et se rend à Sarajevo assiégée pour apporter des aides. Dans son « Rapport succinct sur une ville longtemps assiégée », il s’interroge sur le rôle des intellectuels dans les conflits ethniques ou nationaux. « Sismologue d’une histoire chaotique », Jančar choisit le plus souvent pour personnages des êtres marginalisés et écrasés par la société et pour lieux des espaces clos tels que prisons, casernes ou hôpitaux psychiatriques. Il se garde pourtant de verser dans la compassion ou la protestation. La distance et l’ironie sont la marque de son style. Il a obtenu en 1993 le plus prestigieux des prix littéraires slovènes, le prix Preseren, pour l’ensemble de son œuvre. Il a également reçu en 1994 le Prix européen de la nouvelle, en 1997 le Prix autrichien Jean Améry et en 2003 le Prix Herder. Ses récits et essais sont traduits en plus de vingt langues. Son théâtre a été représenté dans de nombreux pays et est régulièrement joué.
Bibliographie en français
Nouvelles slovènes - Autres Temps, 1996
L'élève de Joyce - L'Esprit des Péninsules, 2003
Aurore boréale - L'esprit des Péninsules, 2005
La Grande valse brillante - l'Espace d'un instant, 2007
Katarina, le paon et le jésuite - Passage du Nord/ouest, 2009