Pougatchev craint que la CGT France Soir ne devienne un organe du Front de Gauche

Publié le 14 novembre 2011 par Copeau @Contrepoints

Comme la CGT s’inquiétait que France Soir ne devienne un organe du Front National, son patron Alexandre Pougatchev aura probablement des raisons de s’émouvoir à son tour.

Que d’émouvance à bord du bateau France Soir !

Alors que les titres de une risquent de ne plus jamais paraître si le pari d’un journal 0% papier et 100% publiable sur Internet n’est pas tenu, le syndicat CGT maison s’est agité à cause du coming-out mariniste de son russe de patron, Pougatchev.

France Soir deviendrait un organe de propagande d’extrême droite dans les mains d’un dirigeant ouvertement déclaré sympathisant frontiste. La CGT qui n’a absolument jamais eu aucun lien avec le parti communiste et n’en a jamais été un organe de propagande sait de quoi elle parle.

C’est vrai qu’un homme d’affaires aux commandes d’un média national dont il oriente la ligne éditoriale et/ou un journal qui affiche très clairement sa couleur politique, du rose bobo-bonbon PS au rouge sang staliniste PC en passant par le bleu délavé UMP, ça ne s’est JAMAIS vu, c’est une première.

Ah et puis mince, j’oubliais, tous les partis politiques, sauf le Front National sont légitimes et autorisés à prêcher la bonne parole dans les médias. Est-ce que leur niveau de légitimité est proportionnel à leur niveau d’acceptation des pratiques syndicales de la CGT dans les négociations et les tractations qui ont lieu depuis des années dans ce secteur d’activité ?

Donc Pougatchev qui vote le Pen, c’est à peu près aussi fondamental pour l’avenir de la presse en général et de France Soir en particulier que Dassault qui supporte Sarkozy ou Demorand qui ne supporte pas Mélenchon.

En revanche je ne sais pas ce qui est le plus important pour la CGT au front, pardon au fond. Les idées politiques de son repreneur ou le simple fait qu’il décide d’exploiter un business model difficile à structurer, certes mais bien plus adapté à un nouveau lectorat à conquérir que le format papier n’intéresse absolument pas ?

Mais siiiii ! Le format papier, vous savez, ce qui permet de faire tourner de grosses rotatives pilotées par les valeureux ouvriers adhérents du syndicat du livre CGT.

Mais siiiii voyons ! Le syndicat du livre CGT dont les bonnes pratiques professionnelles n’ont absolument rien à voir avec le déclin de la presse papier.

Je ne suis pas animé d’un pessimisme chronique, mais entre nous, le syndicat du livre CGT mal déguisé en chaperon rouge qui crie au loup frontiste pour sauver grand-mère avec l’aide de l’État, ça ressemble à un mauvais conte… d’exploitation. Ça sent le nanard cinématographique en forme de remake, le naufrage annoncé d’un grand titre, le naufrage du Titranic quoi.