J'inaugure cette rubrique par la littérature. Bref, du vrac noble.
- Mais il parait que le livre c'est fini ; ce n'est pas moi qui le dit, c'est Ikea, qui a proposé il y a peu une nouvelle version de sa bibliothèque "Billy", qui pourra accueillir tout un tas de babioles, mais pas de livres. Une décision qui incite à réfléchir sur la manière de nommer ce meuble, qui logiquement ne devrait plus s'appeler une "bibliothèque".
- Voilà qui ne va pas rassurer le très pessimiste Beigbeder, convaincu que l’avènement des supports électroniques signe non seulement la fin du livre, mais à travers lui la fin du roman, car on ne lit pas de la même façon sur un support électronique. Question de support, mais aussi de concentration : "Quand on crée une même machine qui contient YouTube, TF1 et Dostoïevski, eh bien, ayons l'honnêteté de le dire : Dostoïevski est mal barré."
- Mais pour François Bon, que l'on ne peut certes pas soupçonner de vouloir enterrer la littérature, "le livre numérique n’est pas une fin ni un aboutissement, mais juste une transition". Assouloine va jusque à qualifier son essai "Après le livre" de "cri d'amour pour la littérature". Alors, la forme compte t-elle vraiment ?
- Mais je rejoins tout de même Beigbeder sur cette conclusion : "Lire, c'est résister. C'est même le dernier acte de résistance à un monde entièrement huilé autour de la consommation. Le type qui décide d'aller lire dans un coin ne sert pas à grand chose et ne rapport rien."
Et ce sera le mot de la fin.
Les citations sont tirées du Point du 8 septembre 2011