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En vrac - Livre et lecture

Publié le 14 novembre 2011 par Sammy Fisher Jr
Et si je faisais moi aussi des petits articles "en vrac", plutôt que de faire des collections de liens en prévision d'articles que je n'écris jamais ? Ça m'évitera au moins d'avoir plusieurs dizaines de brouillons en souffrance, et ça me permettra peut-être de réutiliser le matériau accumulé pour en faire quelque chose d'autre.
J'inaugure cette rubrique par la littérature. Bref, du vrac noble.
En vrac - Livre et lecture- Mon dernier billet traitait du Goncourt ; je vais donc parler un peu du Renaudot, pour respecter le temps de paroles des différents prix (n'importe quoi...). Vous avez tous en tête le titre de l'ouvrage primé : Limonov, d'Emmanuel Carrère. A l'image de L'adversaire, ce n'est plus tout à fait du roman, ce n'est pas encore un documentaire. C'est un portrait, une vie littératurisée : celle d'Edouard Limonov, voyou, poète, mercenaire, homme politique... Mais ce que j'ai surtout retenu, c'est que je le connaissais grâce au portrait qu'en faisait le premier numéro de XXI.
En vrac - Livre et lecture- L'incipit du roman cite Anna Politkovskaïa, ce qui donne en quelque sorte le ton de la suite. Là encore, j'ai envie de lire un livre sur une impression positive. Et vous savez quoi ? Elle faisait le sujet suivant Limonov, dans ce même numéro fondateur de XXI.
En vrac - Livre et lecture - En littérature comme dans les autres domaines de la vie, ce sont les petites choses qui peuvent tout changer ; celle que j'ai choisi de retenir est le passage du taux réduit de la TVA de 5,5% à 7%. Livre inclus. Pour moi le livre est, à l'instar de l'alimentation et des médicaments, un produit de première nécessité. Qui aurait donc dû conserver son statut dérogatoire.
- Mais il parait que le livre c'est fini ; ce n'est pas moi qui le dit, c'est Ikea, qui a proposé il y a peu une nouvelle version de sa bibliothèque "Billy", qui pourra accueillir tout un tas de babioles, mais pas de livres. Une décision qui incite à réfléchir sur la manière de nommer ce meuble, qui logiquement ne devrait plus s'appeler une "bibliothèque".
- Voilà qui ne va pas rassurer le très pessimiste Beigbeder, convaincu que l’avènement des supports électroniques signe non seulement la fin du livre, mais à travers lui la fin du roman, car on ne lit pas de la même façon sur un support électronique. Question de support, mais aussi de concentration : "Quand on crée une même machine qui contient YouTube, TF1 et Dostoïevski, eh bien, ayons l'honnêteté de le dire : Dostoïevski est mal barré."
- Mais pour François Bon, que l'on ne peut certes pas soupçonner de vouloir enterrer la littérature, "le livre numérique n’est pas une fin ni un aboutissement, mais juste une transition". Assouloine va jusque à qualifier son essai "Après le livre"  de "cri d'amour pour la littérature". Alors, la forme compte t-elle vraiment  ?
- Mais je rejoins tout de même Beigbeder sur cette conclusion : "Lire, c'est résister. C'est même le dernier acte de résistance à un monde entièrement huilé autour de la consommation. Le type qui décide d'aller lire dans un coin ne sert pas à grand chose et ne rapport rien."
Et ce sera le mot de la fin.
Les citations sont tirées du Point du 8 septembre 2011


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