En Grèce, la formation d'un gouvernement d'union nationale - PASOK - droite et droite extrême - pour imposer une politique d'extrême rigueur a été accueillie avec soulagement par les gouvernements des pays membres de l'Union européenne et les médias dominants.
Les mêmes poussaient des cris d'orfraies quand fut évoquée la consultation par référendum du peuple grec !
A l'époque, le silence du candidat Hollande était assourdissant. Ces derniers jours, le PS n'a réagi qu'a minima en critiquant seulement la présence de la droite extrême, et en émettant de vagues considérations sur la "sortie de crise". Le PS tente de faire croire qu'il existerait une sorte de tropisme français empêchant toute analogie avec la social-démocratie européenne... Pourtant, Hollande ne propose que la rigueur avec du sens (sic !).
Aujourd'hui, la naïveté ou le cynisme de la social-démocratie confine à l'aveuglement en laissant croire que la négociation est encore possible dans cette Europe néo-libérale ! Pour la bonne bouche et pour dédramatiser, lisons un petit extrait du Manifesto, le programme du PSE qui date de 2009 :
«L’Union européenne, c’est notre lien vital dans la mondialisation. Elle nous met en position forte pour traiter les problèmes mondiaux qui impactent nos pays.»
Doit-on en rire, doit-on en pleurer ?
Aujourd'hui, les masques tombent.
On savait depuis le début que la construction européenne était une machine de guerre contre le progrès social et le mouvement ouvrier.
On sait depuis le traité de Lisbonne, voté par la droite, le centre et le PS, que l'UE se moque de la démocratie.
Les derniers événements confirment que l'UE, c'est la guerre contre le peuple et ses droits politiques et sociaux !
La Grèce et l'Italie vivent un scenario comme bien des pays de l'Amérique latine dans les années 80-90 : l'oligarchie nomme un technocrate zélé pour former un gouvernement dit d'union nationale.
Les partis qui collaborent avec l'oligarchie martèlent que le gouvernement d'union nationale rassemble le peuple autour d'un projet commun et national. Les médias dominants reprennent en boucle et légitiment cette fable.
Or, le projet est celui de l'oligarchie : la rigueur, les reculs sociaux, les privatisations, les hausses des impôts indirects, la casse des services publics, les inégalités et les injustices sociales... au nom de la réduction d'une dette qu'elle a créée !
En se fondant sur l'exemple grec, une telle union donnerait ceci en France :
Virer Papandreou et Berlusconi pour mettre un technocrate ?
Virer Sarkozy pour Hollande ?
Quel sens cela a-t-il puisque les uns et les autres s'entendent sur l'essentiel, sur la rigueur....?