Ce n’est qu’un au revoir, j’espère

C’est certainement arrivé pour mieux m’y préparer.

La semaine dernière, j’ai vécu l’un des pires moments de toute ma courte existence. L’un de ces instants où toute l’impuissance de notre petite condition d’humain s’impose à nos yeux. La seconde où l’on comprend que tout compte fait, rien ne se maîtrise ni ne s’apprend.

Lundi dernier, j’ai perdu un être cher. Une personne qui est le symbole même de mon enfance et de ses moments Nutella, de ceux que l’on voudrait faire revivre à tout prix, pour entendre encore, inlassablement, la mélodie de l’innocence. Une grande âme avec une force de caractère de même mesure, une de celle à qui l’on voudrait ressembler, tant son sourire, sa volonté et sa contagion de la vie semble être une évidence. Cette personnalité qui nous a fait nous rassembler plus d’une fois autour d’une grande tablée, à nous les baignades dans la rivière, les parties de pêche et la valse à 4 temps. Cette gentillesse pour réparer les pires bêtises, sécher nos pleurs et nous faire passer les meilleures vacances de toute notre vie. Cette joie qui illumine ses yeux à chaque fois que l’on se tient là, notre réussite dans la poche.

Les packs de lait – le Club Dorothée – les cousins-cousines – les petits chats – les tunnels dans le foin – les gamelles à vélo – les douches sous la gouttière – les cabanes dans le bois – les cochons qui shlinguent – les veaux trop trouillards – les parties de cartes – les bottes en plastique – le Viroin – les barrages de cailloux – la guerre des Boutons

Pour tout ce qu’elle m’a donné et fait comprendre. Pour tous ces souvenirs à jamais gravés dans ma mémoire. Pour toutes les larmes qu’elle m’a fait verser depuis son départ.

Hommage à la femme formidable que fut ma grand-mère.