*source illustration Edward DETMOLD, il faut aller voir l’illustration de Mowgli et Bagheera là
Ce ne sont pas eux qui m’ont le plus touchés dans « Le livre de la Jungle » de Rudyard KIPLING mais bien Bagheera, la panthère noire. Au début, ce devait être une femelle pour moi. Le prénom ne m’apparaissait pas très masculin. Bagheera, panthère en Hindi, m’est maintenant très masculin, depuis l’adolescence, une ombre sauvage, rusée, puissante. Beaucoup plus ambigüe que les autres, c’est l’animal qui se défit le plus des hommes.
Les animaux de KIPLING m’ont aussi suivi autrement, par des « seconds rôles » dans ses « Histoires comme ça ». Par exemple ce Petit Porgies, illustré par KIPLING lui-même, très secondaire dans « Le papillon qui tapait du pied ».
Il fait l’office d’un encart particulier :
« Ca,
C’est le portrait de l’Animal qui sortit de la mer et mangea toute la nourriture que Suleiman-bin-Daoud avait préparée pour tous les animaux du monde. C’était un très gentil Animal, et sa maman en raffolait autant que de ses vingt-neuf mille neuf cent quatre-vingt-dix-neuf frères qui habitaient au fond de la mer. Tu sais que c’était le plus petite de tous. Aussi l’appelait-on Petit Porgies.
Il mangea toutes ces caisses et (…) »
Sans oublier ces animaux féroces qui paraissent placides : une tortue géante ou une raie manta. Je n’arrive pas à retrouver les références de cette histoire de jeune fille qui part pêcher sur le dos de la raie en Polynésie mais l’histoire de la tortue géante est dans « L’enfant qui parlait aux animaux » de Roald DAHL. Immense tortue, capturée vivante et basculée sur la carapace aux rivages, elle est prévue pour le déjeuner dans un hôtel. Elle se débat férocement pour sa vie, bouge frénétiquement son cou immense et sa tête reptile aux risques de se faire arracher un bras. Un enfant, David, qui sait parler aux animaux, la sauve et s’enfuit avec elle par les mers.
Même à 15/16 ans, je me rêvais en une Tippi même un peu plus sauvage que l’originale…