Que se passe-t-il quand le sarkozyste décide de se la jouer gay friendly ? Réponse : il met les deux pieds dans le plat. Mais pourquoi donc la présence d’une Muriel Robin, nouvellement et enfin out, laissait entrevoir un mince espoir quant à la teneur de l’ensemble ? Mystère (et naïveté). C’est clair : On ne choisit pas sa famille est un ramassis de raccourcis faciles, d’humour beauf et de réflexions moyenâgeuses sur un sujet visiblement peu maîtrisé, prétexte à un Christian Clavier show de presque deux heures. Scénariste, réalisateur, acteur, Clavier est partout, envahit l’écran, gesticule dans tous les sens, en Jacquouille bling bling (et atterrant), et, finit par tout emporter avec lui : bonnes intentions initiales, capital sympathie du casting, potentiel thématique. Et dire qu’aux Etats-Unis, ils ont Annette Bening et Julianne Moore pour débattre du sujet. Arf.
Au final, la comédie prend l’eau de toute part : ce n’est pas drôle (un comble), et surtout, c’est hors sujet. Clavier, complètement à côté de la plaque, écrase ses personnages, relègue absolument tout et tout le monde au second plan, pour mettre en valeur son personnage ridicule, poussif, agaçant. Son histoire d’amour et d’adoption de deux lesbiennes (Muriel Robin et Helena Noguerra) en Thaïlande, il s’en contrefout. Sur le devant de la scène, son petit spectacle peut commencer. Et c’est du lourd. Sous couvert de l’humour et de la ringardise, il accumule les plaisanteries racistes et homophobes. A Bangkok : on bouffe des limaces, on passe toujours par la case prison, bar à putes, et mafia. Aussi : on est lesbienne par dégoût des hommes, et, on rapproche pédophilie et homosexualité masculine (tiens donc). Une avalanche de clichés pour mieux dénoncer les clichés ? Hum.