L'Association canadienne et québécoise des dépanneurs en alimentation (ACDA-AQDA) a réagi avec surprise aujourd'hui à la nouvelle publiée en une d'un grand quotidien à l'effet que Loto-Québec entend bientôt vendre ses billets de loterie sur Internet.
Bien que les 6 000 dépanneurs du Québec soient responsables de plus de 75 % des ventes de loteries, le monopole d'État n'a pas, semble-t-il, jugé bon d'en aviser ces derniers. Pour les dépanneurs, la question est maintenant de savoir quels seront les impacts sur leurs ventes et leur achalandage et, compte tenu de leur très faible marge de profit, si la société dans son ensemble en sortira gagnante.
«Tout ce qui est bon pour Loto-Québec n'est pas nécessairement bon pour le Québec» a déclaré Michel Gadbois, vice-président principal de l'ACDA. «Si la décision annoncée aujourd'hui augmentait les profits de Loto-Québec de 10 millions $ mais, en contrepartie, occasionnait la fermeture de 500 dépanneurs, jetant dans la rue 5 000 personnes et privant des centaines de milliers de personnes d'un service essentiel, je ne crois pas que M. Raymond Bachand, ministre des Finances, en serait très heureux », a déclaré M. Gadbois.
Un tel scénario n'est pas impensable: depuis 10 ans, les diverses politiques gouvernementales et réglementaires n'ont cessé de gruger la rentabilité des dépanneurs, qu'il s'agisse du prix minimum de la bière, de la contrebande de tabac, des frais élevés sur les transactions par carte de crédit ou encore de règlements rigides comme celui empêchant les dépanneurs du Québec de vendre des hot-dogs chauds alors que cela se fait partout ailleurs sur le continent. Conséquence: la rentabilité des dépanneurs n'est plus que d'un à deux pour cent, de sorte qu'il s'en est fermé, au net, plus de 600 au Québec depuis trois ans environ.
«À dire vrai, rentabiliser un dépanneur de nos jours relève de l'exploit. Dans un tel contexte, la décision de Loto-Québec pourrait être la goutte qui fait déborder le vase et provoquer une série de fermetures extrêmement dommageable pour l'économie du Québec. Ce scénario n'est pas à exclure, ce pour quoi nous allons l'analyser et le documenter», a souligné M. Gadbois.
L'ACDA-AQDA entend ainsi mener, dans les prochaines semaines, une évaluation très sérieuse et en profondeur des impacts économiques de cette décision en se fondant sur l'expérience en cours dans les provinces atlantiques et en Colombie-Britannique, à la suite de quoi elle prendra contact avec le ministère des Finances pour soumettre ces données.
«Nous verrons ainsi de quoi il en retourne. Si nous sommes à même de démontrer que cette décision n'avantage pas la société québécoise dans son ensemble, le gouvernement la renversera, tout simplement. N'oublions pas que les dépanneurs remettent 7,6 milliards $ en taxes annuellement. Ce n'est donc pas terminé, cette histoire-là », a conclu M. Gadbois.
Renseignements :
Source : Guy Leroux, Association canadienne et québécoise des dépanneurs en alimentation (ACDA-AQDA) Cell. : (514) 993-1729 - courriel: [email protected]
MONTRÉAL, le 12 nov. 2011 /CNW Telbec/
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