C’est le temps de voir ce qu’ils ont dans le ventre
Certains clubs constituent d’agréables surprises, d’autres sont d’amères déceptions. Sauf que l’air froid de novembre s’est installé et les choses sérieuses sont sur le point de commencer. Est-ce que les Bills et les Bengals tiendront le coup ? Est-ce que les Eagles ou les Bucs ressusciteront des morts ? Voyons voir.
Du côté de Buffalo, les doutes sont permis après le massacre de la semaine dernière aux mains des Jets. La défensive inquiète. Ils ne sont que 27e et ne doivent leur salut qu’à leur capacité de provoquer des revirements, eux qui sont 2e du football avec 15 interceptions. Même si c’est rassurant de savoir que plusieurs joueurs contribuent aux succès à ce niveau (5 joueurs ont au moins 2 interceptions), il faut admettre qu’une unité défensive qui ne survit que grâce aux revirements est toujours plus vulnérable. Surtout que l’absence prolongée de Kyle Williams rend la défensive contre la course plutôt suspecte. L’attaque est fiable, mais manque de profondeur en cas de blessures. Les Bills affrontent les Cowboys aujourd’hui et les Jets dans 2 semaines. Ils doivent gagner au moins 1 de ces 2 matchs et ne pas trébucher durant un mois de décembre avantageux. Restera ensuite à négocier le dernier duel contre les Patriots à Foxboro au jour de l’an. J’ai déjà écrit que les Bills sont sérieux et je le maintien. Mais il n’y a pas 3 équipes de l’AFC Est qui feront les séries. Ils devront donc déloger les Pats ou les Jets pour entrer dans la danse, ce qui ne sera pas facile.
A Cincinnati l’espoir a atteint un creux historique suite aux 2 premiers matchs hors-concours. Lorsque le club a perdu consécutivement contre les Broncos et les Niners (on ne savait pas qu’ils étaient bons alors) lors des semaines 2 et 3, les pronostics semblaient se confirmer. Cinq victoires consécutives plus tard, les voici installés au premier rang de la AFC Nord. Beaucoup de compliments ont été adressés à Andy Dalton et AJ Green qui les méritent, mais il faut aussi souligner le travail des grosses pièces de viande sur la ligne offensive qui offrent une pochette de protection étanche à leur jeune QB. La résurrection d’Andre Smith, entre autres, vaut la peine d’être soulignée. L’ingrédient principal des succès tigrés est toutefois la tenue de l’unité défensive. Les qualités de la D-Line étaient connues et ce n’est donc pas une grande surprise de voir Cincinnati dominer contre le jeu au sol. Cependant, le départ de Jonathan Joseph semblait condamner les Bengals à être à la merci des passeurs adverses, mais autant les safeties que le nouveau venu Nate Clements ont comblé le vide. Attention cependant, les QB adverses semblent s’être ajustées et les plutôt moyens Tavaris Jackson et Matt Hasselback ont amassé beaucoup de verges contre eux lors des 2 derniers matchs. Des revirements opportuns ont sauvé la mise, mais contre des quarts de plus haut niveau, ils seront plus difficiles à obtenir. Je ne crois pas les Bengals actuellement du calibre des Ravens et des Steelers. Par contre, en leur concédant des victoires à venir contre les Rams, les Cards et les Browns, les tigrés en seraient à 9 gains et n’auraient ainsi besoin que d’une surprise contre Pittsburgh (2 chances), Baltimore (2 chances) ou Houston pour être de sérieux prétendants aux séries.
Les mines sont beaucoup plus basses à Philadelphie où le Super Bowl ne semblait qu’une formalité après une pêche miraculeuse chez les agents libres marquée par l’embauche de Nnamdi Asomugha. Or, ni Asomugha très décevant jusqu’ici, ni le reste de la défensive verte particulièrement nulle contre la course, n’ont livré la marchandise. Offensivement, Michael Vick est à des années lumières de ses exploits de l’an dernier, mais il faut reconnaître que la protection qui lui est offerte est déficiente. LeSean McCoy excelle au sol, mais globalement, il semble manquer un petit quelque chose à l’attaque qui amasse beaucoup de verges, mais pas assez de points. Les défaites contre les Falcons et les Bears font doublement mal, car ils obligent les Eagles à non seulement rejoindre ces équipes, mais à les dépasser au classement final pour participer aux éliminatoires. Dit autrement, ils se doivent d’être parfaits d’ici la fin pour avoir une chance de mériter un laissez-passer comme meilleur deuxième. Le calendrier démentiel des Giants leur permet d’encore rêver au titre de section, mais il ne faut pas oublier que New York a remporté le premier duel entre les 2 équipes et que Philadelphie doit encore se farcir les Pats et les Jets.
En Floride, là où le football est exceptionnellement mauvais cet automne (les Dolphins, les Jags), les Bucs représentent la seule bouée de sauvetage, et encore, ils semblent destinés à couler eux aussi. L’inconstance les rattrape, tant en attaque qu’en défensive, ce qui n’est pas une grande surprise pour une jeune équipe. Malgré tout, ils ne sont qu’à un match du sommet de leur section et ont déjà battu les Falcons et égalé leur série de matchs contre les Saints. La clef pour eux sera de battre les bonnes équipes. Ils ont échoué contre Détroit, San Francisco et Chicago, leur enlevant ainsi toutes chances de se battre pour un Wild Card. Green Bay et Dallas sont encore au programme, tout comme Houston cet après-midi. Si Freeman et les siens remportent 2 de ces 3 matchs et que les Saints continuent de gaspiller des munitions comme à St-Louis, leur rendez-vous du jour de l’an contre les Falcons pourrait décider du sort de la division.
Bilan de mi-saison : les révélations
On complète cette semaine le bilan de mi-saison amorcé il y a 2 semaines avec les déceptions jusqu’ici. Cette semaine, c’est le temps d’offrir une contrepartie plus positive en identifiant les 5 surprises les plus agréables depuis le 8 septembre dernier.
5 ) Matthew Stafford : On le savait bon, mais à ce point? A mi-parcours, le QB des Lions est 4e pour les passes de TD et le QB rating et 10e pour les verges accumulées. Tout aussi impressionnant, parmi les réguliers seuls Aaron Rodgers, Sam Bradford et Alex Smith ont moins d’interceptions que lui. Sa connexion avec Calvin Johnson est déjà la plus terrifiante du football. Plusieurs attendaient l’accession de Sam Bradford au rang des super-vedettes cet automne, mais c’est plutôt Stafford qui remplit ce rôle présentement.
4 ) Victor Cruz : Ça vaut la peine de revoir le vidéo que j’ai mis dans le tailgate de la semaine passée, simplement pour comprendre à quel point Cruz sort de nulle part. Dans une saison où les réguliers tombent au combat à un rythme alarmant, la recrue est devenue la cible principale d’Eli Manning, et avec Hakeem Nicks, il permet au G-Men de compter sur un duo de receveurs pouvant rivaliser avec n’importe qui.
3 ) Les 2 QB recrues : Ok, ok, ça fait un peu trop « modèle québécois » de dire que les 2 sont égaux et de ne pas nommer de gagnant, mais c’est quand même un peu vrai. Un, Andy Dalton, gagne à répétition et montre beaucoup de leadership dans les situations importantes tandis que l’autre, Cam Newton affiche des statistiques dignes du Pro Bowl. Les 2 permettent aux fans des Bengals et des Panthers de croire en l’avenir de leur formation, un espoir dont ils étaient privés il n’y a pas si longtemps.
2 ) Fred Jackson : Non il ne vient pas d’Harvard, mais il appris à courir malgré tout. Jackson obtient finalement le respect qu’il mérite comme partant dans le champ-arrière de Buffalo, et il répond en grand. Bougie d’allumage des Bills, il peut faire mal tant avec ses pieds qu’avec ses mains et c’est principalement son jeu qui décidera si l’équipe fera les séries ou non.
1 ) Frank Gore : Je plaide coupable, je croyais le porteur âgé pourtant que de 28 ans, sur le déclin, voire même complètement fini. Disons qu’il confond les sceptiques en jouant son meilleur football depuis la saison 2006 dans laquelle il avait amassé plus de 2000 verges « from scrimmage ». Cinquième RB de la ligue présentement, son jeu est la pièce maîtresse sur laquelle repose l’entière attaque de son équipe. Mention aussi à la défensive du Rouge et Or version NFL passée d’unité suspecte composée de rejets des autres équipes au groupe le plus avare de la NFL.
Bilan de mi-saison : retour sur les prédictions
Je m’étais mouillé lors du premier tailgate de la saison en y allant de quelques prédictions. Voyons voir où tout cela en est. J’accordais le Super Bowl aux Falcons et sur le site de Simon Bussières, je leur offrais les Jets comme opposants. Ouin, disons que cette prédiction à l’air moins nulle aujourd’hui qu’il y a environ 3 semaines, mais l’oubli des Packers semble fatal à ce point-ci de la saison.
Je qualifiais les équipes suivantes pour les éliminatoires : Pats, Jets, Steelers, Ravens, Texans et Chargers dans l’AFC, ce qui devrait m’assurer d’un très bon score en fin de saison. Ce n’est pas trop mauvais dans la NFC avec les Packers, Lions, Saints et Falcons qui sont bien placés, mais je n’insisterai pas trop sur les Eagles et les Cards! Les Cards???? Come on Man!!!
Pour ce qui est du désormais célèbre Suck for Luck, disons que mes candidats (Seahawks, Bengals et Panthers) sont hors-course même si les éperviers des mers en arrachent beaucoup.
Finalement, on repassera aussi pour les grandes éclosions de Kevin Kolb, Mike Williams, Jonathan Stewart et Dez Bryant. Heureusement, j’ai eu plus de succès chez les tight ends avec Brandon Pettigrew et Jimmy Graham ainsi qu’en prédisant la chute des Peyton Hillis, Brandon Lloyd et Antonio Gates. Globalement, ce n’est donc pas trop mal…
Quant au duel épique entre Nick T. et moi compilé dans les tailgates 2 et 3 sur quels joueurs connaîtraient les meilleures saisons, il serait trop long de reproduire la liste complète ici, mais sachez que Nick T. obtient 7 bons choix sur 15, ce qui n’est pas trop glorieux considérant qu’on avait 1 chance sur 2 à la base, mais qui est quand même supérieur à ma performance de 6/15. Je devrai me rattraper, car après tout, la punition réservée au perdant n’a rien d’agréable!
Le cœur a ses raisons
Situation amusante ce week end à Dallas. David Nelson et ses Bills visitent Jerry World pour y affronter les Cowboys. Sur le terrain, le natif du Texas retrouvera sa copine, la jolie Kelsi Reich. Seul problème, celle-ci ne le supportera pas. Pire, elle célébrera si son chum échappe une passe ou est victime d’un revirement. Car voyez-vous, Mme Reich est cheerleader pour les Cowboys. Entre son amoureux et ses Cowboys, la jeune femme n’hésite pas : son cœur est avec America’s Team. Nelson est donc perdant des 2 côtés. Ou bien il perd le match, ou bien il couche sur le divan!
La question de la semaine
La question de la semaine est en lien avec le premier sujet traité. Entre les prétendants surprises qui pointent comme les Bills et les Bengals et les géants qui déçoivent comme les Eagles et les Bucs, qui voyez-vous en séries?
-ARTICLE ÉCRIT PAR JR-