Loris Gréaud occupant tout le Palais de Tokyo, le module est hélas relégué en bas des marches, près des inattendus petits jardins potagers qui longent le bâtiment. Pour échapper à la folie fulgurante de Cellar Door, il est bon d’aller exercer ses neurones chez Gyan Panchal (jusqu’au 2 Mars); on pouvait voir jusqu’au 23 Février chez Frank Elbaz, son travail sur la matière.
Deux pièces seulement : un trilithe fait de polystyrène blanc à la surface graineuse et décapée, qui peu à peu s’érode. Posé de biais, encombrant l’espace, ce mégalithe empêche la vue frontale de l’inscription murale. Celle-ci, sur un mètre carré, tente de recréer l’unité du monde avant le Big Bang, elle représente le rêve alchimique par excellence, l’atteinte de la maîtrise totale sur la matière : tous les éléments de la table de Mendeleïev ont leur symbôle inscrit au mur, se recoupant, se superposant, devenus illisibles, opérant la fusion de la matière, l’énergie absolue.
Ici, ni buzz marketing, ni branchouillardise, mais un travail de fond, pas facile d’accès mais pur et exigeant.
Photo de l’auteur.