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Réarmement du Canada : un pays de plus en plus guerrier, agressif et fidèle à Washington

Publié le 12 novembre 2011 par Plusnet
Réarmement du Canada : un pays de plus en plus guerrier, agressif et fidèle à Washington
Bon, et là? On commence à s’inquiéter ou c’est juste de la paranoïa sachant ce qui se préparerait?
Le Canada poursuit le processus de réarmement du pays avec la construction de navires pour la Marine et la Garde côtière, soit 21 navires de combat (croiseurs de combat, destroyers ou cuirassés) pour un coût total évalué à 25 milliards de dollars, quelques navires de taille plus modeste pour une somme de huit milliards de dollars et 120 petits navires pour deux milliards de dollars (http://fr.canoe.ca/). Parmi les navires de plus grand gabarit on construira 15 navires de combat de surface pour la Marine et de six à huit navires de patrouille extracôtiers et de l’Arctique pour la Garde côtière canadienne.
Cette nouvelle annoncée le 19 octobre dernier n’est qu’une partie des dépenses militaires prévues dans la stratégie de défense Le Canada D’abord qui prévoit consacrer près de 500 milliards de dollars pour l’acquisition d’équipements militaires au cours des vingt prochaines années. Cette stratégie fait ainsi appel à un « financement constant et à long terme …qui permettra de fournir aux Forces canadiennes l’équipement dont elles ont besoin pour former une force moderne, souple et capable de défendre le Canada et les intérêts des Canadiens pendant de nombreuses années» (http://www.forces.gc.ca).
Le projet de construction annoncé s’inscrit dans le cadre de la Stratégie nationale Canadienne d’approvisionnement en matière de construction navale. Cette stratégie « découle de la consultation sur la construction navale, tenue en juillet 2009, qui avait pour but d’examiner les processus d’approvisionnement liés à la flotte. Le gouvernement a annoncé le 3 juin 2010 que, grâce à cette stratégie de renouvellement à long terme, on investira quelques 35 milliards de dollars dans la Marine royale canadienne et la Garde côtière canadienne de façon à ce que les services et la sécurité maritimes se développent, au pays comme à l’étranger ». La construction de ces navires constitue, dans les faits, le projet d’investissement militaire le plus coûteux de l’histoire canadienne.
«La stratégie a pour objectif «l a revitalisation de la Marine royale canadienne, ce qui contribuera à la réussite et à la sécurité des opérations menées en eaux canadiennes, arctiques et internationales – et permettra ainsi au gouvernement de respecter les engagements pris dans le cadre de la Stratégie de défense Le Canada d’abord.
La SNACN comprend trois volets :
•construction de grands navires;
•construction de petits navires;
•projets de réparation, de radoub et d’entretien
(http://www.forces.gc.ca/site/pri/2/ship-navale-fra.asp).
I. Les navires de combat de surface de la Marine royale canadienne
«La Marine royale canadienne possède un total de trente-trois navires de guerre de cinq classes différentes. Ces dernières incluent des frégates, des destroyers (figure 1), des navires ravitailleurs, des navires de défense côtière et des sous-marins. Ces navires sont répartis en deux ports d’attache : la base des Forces canadiennes (BFC) Halifax, sur l’océan Atlantique, et la BFC Esquimalt, sur l’océan Pacifique» (http://fr.wikipedia.org/wiki/Marine_royale_canadienne).
«La Marine royale canadienne comprend plus de 14 000 militaires répartis en trois structures organisationnelles : les Forces maritimes de l’Atlantique, les Forces maritimes du Pacifique et la Réserve navale. Les deux premières font partie de la Force régulière tandis que la troisième est composée de réservistes travaillant à temps partiel» (wikipedia.org).
Réarmement du Canada : un pays de plus en plus guerrier, agressif et fidèle à WashingtonLe destroyer de classe Iroquois
Source : http://shaneforce.skynetblogs.be/archive/2004/07/14/ncsm-iroquois-force-naval-canadienne.html
II. Le comportement du Canada dans l’arène internationale. Un pays de plus en plus guerrier, agressif et fidèle à Washington
Depuis le début du siècle, le Canada n’a pas hésité à participer aux guerres de conquête et d’occupation conduites par l’Occident, d’abord en Afghanistan depuis 2001 et puis en Libye en 2011. Il a collaboré étroitement avec les USA pour bâtir la forteresse de l’Amérique du Nord si chère à G.W. Bush en renforçant les mesures de contrôle à la frontière avec les États-Unis, en participant à la construction d’un mur virtuel sur la frontière avec les États-Unis (Jules Dufour, Murs « virtuels » et militarisation en Amérique du Nord, Mondialisation.ca, le 19 février 2008), en instituant une liste noire de citoyens interdits de vols et en promulguant une vingtaine de lois antiterroristes se joignant ainsi à ses alliés dans la guerre mondiale contre la terreur. En même temps, il a réaffirmé son appui au projet de la Z.L.É.A., a conclu des accords de libre échange avec des pays comme la Colombie, le Chili, le Pérou et quelques pays de l’Amérique centrale en évitant, bien sûr, d’appuyer trop ouvertement les gouvernements des membres de l’ALBA. En bref, son comportement lui aurait valu, en octobre 2010, de voir sa candidature pour devenir membre non permanent (mandat de deux ans) du Conseil de sécurité de l’ONU rejetée par l’Assemblée générale.
Le Canada s’est évertué depuis 2006 à activer le processus de militarisation de l’Arctique avec le lancement de la politique canadienne concernant ce vaste territoire prévoyant une surveillance accrue de l’espace aérien et la construction d’une flotte de navires de combat au coût de sept milliards de dollars avec en plus un port en eaux profondes pour les desservir (Jules Dufour, Le Canada : un plan national pour la militarisation de l’Arctique et de ses ressources stratégiques, Mondialisation.ca, le 7 septembre 2010).
Le pays s’est joint au concert des tous puissants pour imposer des sanctions économiques à l’égard de l’Iran en 2010, à l’égard de la Corée du Nord en 2006, en 2009 et en 2011 et à l’égard de la Libye et de la Syrie en 2011.
III. Le réarmement du pays. La danse des milliards pour la guerre
Selon M. Munger, se basant sur les données d’un rapport du Centre canadien de politiques alternatives (CCPA), « le pays consacre 21,19 G$ aux militaires pour l’exercice budgétaire 2009-10. Le budget des forces armées dépasse même l’époque de la Guerre Froide de 15%. À l’époque, le Canada fournissait 10% des troupes pour les missions de maintien de la paix ».
« Comparativement, le budget de la Défense est 20 fois plus important que celui de l’Environnement. Selon le CCPA, la mission en Afghanistan entraîne environ la moitié des dépenses qui se sont ajoutées depuis les attentats de 2001. Si les hausses budgétaires pour l’armée ont commencé en 1999, la tendance s’est accélérée au Canada et aux États-Unis depuis 2001».
«Selon la stratégie de défense lancée par Ottawa en 2008, la croissance se poursuivra à un rythme annuel de 0,6% jusqu’en 2027-28 selon les données ajustées pour tenir compte de l’inflation. Cela ferait progresser le budget à 21,3 G$ par année en dollars de 2009 ou à 31,3 G$ en devises de 2027. L’Afghanistan y ajouterait un montant de 1,5 G$ par année» (Les dépenses militaires à un sommet au Canada, le 4 janvier 2010).
Un coup d’œil sur le site Internet du ministère de la Défense nationale permet de constater que le Canada a consacré, entre 2006 et 2009, la somme totale de $26.39 milliards de dollars pour l’acquisition, la mise à niveau ou la réparation d’équipements pour les Forces armées canadiennes, dépenses considérées comme étant parmi les plus importantes à ce chapitre (http://www.forces.gc.ca/site/pri/2/invest-fra.asp).
Dans cet environnement des dépenses militaires du Canada il ne faut pas oublier la décision qui a été prise par le Gouvernement canadien en juillet 2010,  de faire l’acquisition de 65 avions d’attaque interarmées (JSF) F-35 pour la somme totale estimée de seize milliards de dollars en incluant les contrats d’entretien :
« Selon la Stratégie de défense Le Canada d’abord, les Forces canadiennes vont faire l’acquisition de chasseurs de la nouvelle génération pour remplir leurs principales missions de défense de la souveraineté de l’espace aérien canadien et nord-américain dans le cadre du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD) et pour donner au Canada une capacité aérienne efficace et moderne en vue des opérations internationales» (http://www.forces.gc.ca/site/pri/2/pro-pro/ngfc-fra.asp).
Conclusion
Encore le même scénario que ceux des autres projets d’acquisition d’équipements militaires. Aucune question posée sur la justification de ce projet. Aucun débat public bien organisé. Le seul débat qui est rapporté dans les médias est celui des retombées régionales de ces dépenses. On parle alors de la création de 20 000 emplois durables pendant une période de 20 à 30 ans.
Les contrats accordés pour la réalisation du projet militaire ont été adjugés à deux entreprises canadiennes, la première située à Halifax, la Halifax Shipyards et l’autre à Vancouver, la société Seaspan Marine Corp. Les retombées régionales de ces contrats sont considérées comme majeures  pour ces deux régions qui bénéficient ainsi des dividendes de la préparation à la guerre.Une autre entreprise en lice lors de l’appel d’offre, la Davie de Lévis, Québec, n’a pas été retenue, ce qui a provoqué la grogne et la colère dans la région de Québec.
Comment peut-on accepter d’engager tant de ressources pour la préparation à la guerre ? Comment pouvons-nous accepter de telles dépenses quand on assiste à un appauvrissement progressif de la population canadienne et à un effondrement de  l’économie des pays les plus pauvres causé par la crise économique mondiale ? Nous le savons bien. Les mêmes sommes investies dans le développement économique et social aurait créé trois fois plus d’emplois. Nos sentiments profonds concernant cette décision gouvernementale prise en dehors de tout débat public vont de l’indignation à la honte de voir le pays abandonner carrément le caractère pacifique de ses interventions à travers le monde et ce en s’affichant ainsi de plus en plus comme un serviteur inconditionnel de Washington et un membre proactif de l’OTAN.
Il est urgent, dans ce contexte, de manifester notre indignation devant « la spirale guerrière et antidémocratique dans laquelle le Canada s’enfonce de plus en plus », de dénoncer les va-t’en guerre ici même au Canada, de rejeter catégoriquement le faux discours de la « guerre contre le terrorisme  et l’implication militaire, directe ou indirecte, du Canada aux côtés des États-Unis dans le cadre d’une politique visant à étendre leur hégémonie à l’ensemble de la planète et d’appeler la population québécoise à se mobiliser pour contribuer à renverser cette dynamique mondiale destructrice en exigeant du Gouvernement du Canada :
  • le retrait immédiat des troupes canadiennes de l’Afghanistan;
  • la réduction importante des dépenses militaires et la tenue d’un vaste débat public sur la politique étrangère canadienne, le rôle de l’armée, l’industrie militaire et le commerce des armes; la fin du partenariat militaire avec les États-Unis, y compris le retrait du Canada de l’OTAN, la fin de son discours d’instrumentalisation des droits des femmes et de promotion de la « responsabilité de protéger » pour justifier la guerre et la condamnation ferme de toute intervention non conforme au droit international;
  • et de la communauté internationale : le renouvellement démocratique de l’ONU, notamment par le respect intégral de sa Charte, le renforcement du rôle de l’Assemblée générale et une réforme en profondeur du Conseil de sécurité dont l’abolition du droit de veto et l’application de la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU concernant l’implication des femmes dans la prévention et le règlement des conflits ainsi que les processus de paix» (http://www.web.net/~emi/Declaration.pdf).

Références :
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BEAUDET, Normand. 2011. L’enjeu des Chasseurs F-35. Montréal, Centre de recherche sur la mondialisation (CRM). Le 29 mars 2011. En ligne : http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=24032
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CANADA. 2011. Investissements importants du MDN/FC. Ottawa, Défense nationale et les Forces canadiennes. En ligne : http://www.forces.gc.ca/site/pri/2/invest-fra.asp
CANADA. 2011. Résultats de la Stratégie nationale d’approvisionnement en matière de construction navale. Ottawa, Centre des nouvelles du Canada. Le 19 octobre 2011.   En ligne :http://nouvelles.gc.ca/web/article-fra.do?mthd=tp&crtr.page=1&nid=629989&crtr.tp1D=1
CANADA. 2011. Déclaration de la ministre sur la Stratégie nationale d’approvisionnement en matière de construction navale. Ottawa, Travaux publics et services gouvernementaux Canada. Le 19 octobre 2011. En ligne : http://www.tpsgc-pwgsc.gc.ca/medias-media/2011-10-19-00-fra.html
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En ligne : http://www.ledevoir.com/politique/canada/256536/afghanistan-le-cout-de-la-guerre-a-double-en-quatre-ans
DUCHESNE, André. 2008. Coûts de la mission canadienne en Afghanistan : 18.1 milliards $ d’ici 2011. Montréal, La Presse. Le 9 octobre 2008.
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DUFOUR, Jules. 2010. Le Canada : un plan national pour la militarisation de l’Arctique et de ses ressources stratégiques. Montréal, Centre de recherche sur la mondialisation (CRM). Le 7 septembre 2010.
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DUFOUR, Jules. 2010. 2011. Crise du capitalisme hégémonique. Appauvrissement, faim et plus grande vulnérabilité des zones de vie. Montréal, Centre de recherche sur la mondialisation (CRM), le 28 décembre 2010.
En ligne : http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=22539
LA HAYE, Dominique. 2011. L’heure de vérité pour la Davie. Canoe.ca. Le 18 septembre 2011.
En ligne : http://fr.canoe.ca/infos/quebeccanada/politiquefederale/archives/2011/10/20111018-201837.html
LA PRESSE CANADIENNE. 2011. Contrats navals fédéraux: Davie écartée. Les affaires.com. Le 19 octobre 2011.
En ligne : http://www.lesaffaires.com/secteurs-d-activite/general/contrats-navals-federaux-davie-ecartee/536464
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MUNGER, Michel. 2010. Les dépenses militaires à un sommet au Canada. Argent. Le 4 janvier 2010.
En ligne : http://argent.canoe.ca/lca/affaires/canada/archives/2010/01/20100104-121419.html
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En ligne : http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2010/10/12/007-canada-onu-siege.shtml
Sites Internet :
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http://www.international.gc.ca/sanctions/korea-coree.aspx?lang=fra&view=d
Estimation du coût pour le Canada pour le Programme de l’avion d’attaque interarmées F-35A aéronef à décollage et atterrissage classique (CTOL):
http://www.forces.gc.ca/site/pri/2/pro-pro/ngfc-fs-ft/arriving-estimation-fra.asp
Marine royale canadienne http://fr.wikipedia.org/wiki/Marine_royale_canadienne
Annexe 1.
Déclaration. Pour en finir avec la logique de guerre et de domination ! – Le Collectif Échec à la guerre – 21 novembre 2010. En ligne : http://www.web.net/~emi/Declaration.pdf
Jules Dufour, Ph.D., est président de l’Association canadienne pour les Nations Unies (ACNU) /Section Saguenay-Lac-Saint-Jean, professeur émérite à l’Université du Québec à Chicoutimi,   membre du cercle universel des Ambassadeurs de la Paix, membre chevalier de l’Ordre national du Québec. Il est associé de recherche au CRM (Centre de recherche sur la Mondialisation).
Source : http://www.centpapiers.com/rearmement-du-canada-un-pays-de-plus-en-plus-guerrier-agressif-et-fidele-a-washington/86601
Union Révolution Citoyenne

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