Par Bernard Vassor
Il dût à son maître d'école le jugement suivant :
"Toué !...T'en vien'ras à mal tourner"
Gaston Couté par Jules Depaquit.
Beaugency le 23 septembre 1880 - Hôpital Lariboisière 28 juin 1911.
C'est en octobre 1898, le 31 octobre, que Gaston Couté prit un billet de train depuis la gare de Meug à destination de Paris. Il avait l'ambition de devenir secrétaire de député... Avec 100 francs en poche que lui avait remis son père en guise de viatique et quelques textes de sa composition pour toute fortune, il partit à la conquête de la capitale.
Parcourant les cabarets du quartier latin et de Montmartre, il fit la connaissance de Léon de Bercy, le chansonnier du cabaret des Quat-z'-arts qui le recommanda auprès de Taffin patron d'un cabaret du 88 boulevard Rochechouart " Des soirées chantantes de Al Tartaine" (la tartine) qui embaucha Gaston Couté afin de réciter des poèmes, pour le salaire exorbitant d'un café-crème par jour.
Parmi la clientèle se trouvait Maurice Lucas et André Joyeux qui avaient pris la succession de Gabriel Salis à l'Ane Rouge de l'avenue Trudaine. Ils invitèrent à leur table le jeune beauceron de dix-huit ans et lui proposèrent de venir se produire gratuitement dans leur cabaret. C'est là sans doute qu'il créa "Le Champ de naviots" chanson un brin misanthrope et mélancolique. Puis il passa aux Funambules, avec pour la première fois, un salaire de 3 francs cinquante par soirées. Il vécut ainsi, passant les trois quart de ses journées à trouver un toit pour la nuit. Bien souvent il couchait à la belle étoile, sur des meules de foin. Une nuit, un fêtard aviné frappa de sa canne un tuyau de ciment sur un chantier de la compagnie du gaz. Quelle ne fut pas sa surprise quand il vit sortir un homme hirsute, vociférant des injures. Le quidam un peu déssoûlé lui proposa de lui offrir un gîte pour quelques jours. Cet homme était marchand de vin, ce qui ne déplut pas au chansonnier qui profita de l'aubaine, sa chambre nétant située près d'un tonneau de vin à qui il rendit les honneurs....Parcourant les cabarets, il avait pris comme tête de turc Gabriel Montoya, (médecin à ses heures, poète à la mémoire prodigieuse, mort pendant quelques jours, puis ressucité)
Gaston Couté lors de son passage aux Quat'z-arts, commençait son tour en ridiculisant par une chanson désobligeante (le docteur) Gustave Montoya, celui qui ayant lu le matin un texte de 12 000 mots, était capable de le restituer sans erreur le soir même.
Quelques mots sur le parcours de Couté : tout comme Jean Baptiste Clément et Clovis Hugues, autre girouette élu et réélu dans le 18° en 1885, il vira boulangiste en 89.
Sept siècle le séparent de Jean de Meung "son pays", auteur au XIII+ siècle de la seconde partie du Roman de la Rose, et de son maître François Villon qui eut l'honneur de goûter les geoles du Chateu de Meung-sur Loire, condamné par l'Evêque d'Assigny, pris la main dans le sac, à la suite d'une volerie. Gaston visitait souvent le château, et avait obtenu l'autorisation de descendre "aux oubliettes" pour y communiquer avec l'âme de Villon.
« Meung-sur-Loire au riche passé
Au long des Mauves écoute le Moulin
Qui chanta, chanta tout le jour
Son refrain tout blanc, tout câlin,
En faisant son oeuvre d’amour »
Admis au lycée Pothier d'Orléans, il rencontra Pierre Demachey qu'il retrouva ensuite à Montmartre sous le nom de Pierre Mac Orlan.
Gaston avait pour père un meunier, mais seulement simple métayer contrairement à ses aînés qui étaient de riches propriétaires. Rappelons aux montmartrois que Jean Baptiste avait pour famille les Compoint dont montmartre s'enorgueuillit d'avoir donné trois nom de rues à son village. Que son père possédait le moulin de Monfermeil, que Vincent Compoint son parent, avait été maire de Saint-Ouen dont il possédait les trois quart des terres, et bonne une partie Est de la commune de Montmartre. Ses oncles tantes et cousins possédaient les moulins de Chelles, Lagny, Nogent-sur-Marne. Sa grand-mère "Charlotte" quand à elle possédait sur l'île du Châtelier à Saint-Ouen un "moulin de la galette" où Jean Baptiste passa une partie de son enfance. C'est aussi le lieu où se situe l'action du crime dans "Thérèse Raquin"
Fin de la parenthèse...
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Archives du musée de Montmartre. Juillet 1911
Ce journal de l'anarchiste(girouette) Gustave Hervé rendit hommage dans ce numéro à Gaston Couté dans les quatre pages in-folio de cet exemplaire conservé aux archives du musée de Montmartre.
our consulter de beaux sites consacrés à Gaston Couté :
http://gastoncoute.free.fr/
...................
http://www.petit-chariot.org/Livre%20Gaston%20Cout%E9.htm ............. Et le beau livre de François Paul Robin, Gaston Couté, Une poétique de la révolte, éditions Anacolutes, Avril 2011 disponible sur : http//lulu.comA SUIVRE : UNE LISTE NON EXHAUSTIVE DE BARS CABARETS ET DOMICLES ET AUTRES LIEUX INSOLITES FREQUENTES PAR GASTON COUTE A MONTMARTRE.