Magazine Amérique du nord
Cesare Battisti, lors de son arrestation en 2007 Le procureur brésilien Helio Heriger affirme que le visa attribué à Cesare Battisti en Juin dernier doit être annulé car il viole les lois du pays, empêchant à tout étranger de résider au Brésil s'il est coupable d'un crime dans un autre pays du monde. Heriger souhaite également extrader Battisti, soit vers la France, soit vers le Mexique, un pays où il vivait avant son arrivée au Brésil en 2004. Cependant, Heriger ne souhaite pas extrader Battisti vers l'Italie afin de pas contredire la décision prise par l'ancien président brésilien Lula. Avant de quitter ses fonctions en Décembre dernier, Lula avait empêché l'extradition de Battisti demandée par l'Italie. Une décision confirmée en Juin dernier par la cour suprême.
Le bureau de l'avocat de Battisti, Luiz Eduardo Greenhalgh, n'a pas voulu faire de commentaires sur les intentions de ce procureur. Le parcours de Battisti vers le Brésil est assez rocambolesque. Membre des prolétaires armés pour le communisme dans les années 70, il est accusé de quatre assassinats pendant la même période. Condamné en 1981, il s'enfuit de sa prison et part se réfugier au Mexique avant de venir en France en 1990. Il se fait alors une virginité et publie plusieurs romans noirs qui en fait la coqueluche de plusieurs intellectuels de gauche. Lorsque la France change ses lois en 2004 permettant aux anciens activistes ayant rompu avec la violence de trouver refuge en France, Battisti prend de nouveau la fuite et part vers le Brésil.
Battisti sera arrêté à Rio de Janeiro en 2007 à la demande d'Interpol. Il resta en prison jusqu'à la décision de la cour suprême brésilienne en Juin dernier. Dans son livre "ma cavale", il écrivait les mots suivants: "je suis coupable, comme je l'ai souvent dit, d'avoir participé à un groupe armé et d'avoir porté des armes. Mais je n'ai jamais tiré sur personne." Ricardo Bellone