Contrainte par les mauvais sondages à passer à l’attaque, la majorité présidentielle sous la houlette des communicants de l’Elysée se livre à un dénigrement systématique de François Hollande accusé de façon récurrente de ne pas avoir la stature d’un homme d’Etat. Surtout lorsque celui-ci remet en cause l’hypocrisie qui entoure la notation financière de la France.
Pas d’armistice, ça pilonne sec du côté de la droite avec pour objectif de faire douter les français sur l’épaisseur du candidat socialiste. Les propos tenus par François Hollande le 11 novembre dans la Meuse ont ainsi entrainé de vives réactions à droite.
Interrogé sur l'annonce erronée, faite jeudi par l'agence Standard and Poor's, d'une perte par la France de son triple A, le député de Corrèze a formulé tout haut ce que les économistes constatent tout bas à savoir, "Nous payons nos emprunts d'Etat avec un taux d'intérêt supérieur aux Allemands. D'une certaine façon, c'est comme si nous étions déjà dégradés".
François Hollande met ses pas dans ceux de Jacques Attali qui quelques jours plus tôt déclarait dans les colonnes du quotidien économique La Tribune "Ne nous faisons pas d'illusion: sur les marchés, la dette (française) n'est déjà plus AAA", et estimé que le projet de Budget 2012 "n'est pas à la hauteur de la situation".
Il ne changera "rien quant à la survie de la note AAA de la France", avait ajouté l’ancien sherpa de François Mitterrand remettant ainsi en cause toute la stratégie de Nicolas Sarkozy qui a fait du maintien de cette note la pierre angulaire de sa campagne.
Vieille ficelle que celle de la peur résumée dans la formule, "après-moi le déluge". Autrement dit voter Hollande ce serait voter pour des dépenses supplémentaires inconsidérées, notamment la création de 60 000 postes sur cinq ans dans l’enseignement, qui entraîneraient aussitôt la dégradation de la note française.
Sauf que les choses vont vite, très vite et que les faits sont têtus. La notation financière est une simple indication donnée aux marchés. Une histoire de poule et d’œuf ou parfois les marchés suivent les agences de notation et où parfois c’est l’inverse. Or en l’espèce le triple A accordé à la France ne convainc plus les marchés puisque les taux accordés sont désormais du niveau d’un double A.
Prise au piège de son miroir aux alouettes, la majorité présidentielle en est contrainte à accuser de traître à l’intérêt national tous ceux qui ont l’audace de dire que le roi est nu. Et voilà Jacques Attali et François Hollande qualifiés d’irresponsables, de suppôts de l’anti-France.
En fait, c’est la droite qui est prise en flagrant délit de non-assistance à France en danger. L’empilement des plans d’austérité donne raison à Jacques Attali qui estimait que le projet de budget 2012 n’est pas à la hauteur de la situation.
En creux, le président de Planet Finance accuse le gouvernement de ne pas avoir réagi à temps ce qui place aujourd’hui notre pays face à une marche infranchissable en termes d'efforts à accomplir.
Poursuivant ce raisonnement, Jacques Attali pointe ce qu’il considère comme le péché originel du Sarkozysme : laisser filer les déficits avec le raisonnement absurde et faux que les impôts cassent la croissance. Et de rappeler une vérité simple : "Si on doit faire de la rigueur, autant le faire vraiment, pas à moitié : sinon, on récolte les inconvénients de l'impopularité sans gagner les avantages de l'efficacité".
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