Fin du monde intelligente

Par Borokoff

A propos de Contagion de Steven Soderbergh 3.5 out of 5 stars

Matt Damon

De retour d’un voyage d’affaires à Hong-Kong, une jeune mère de famille américaine décède subitement, terrassée par un virus aussi mystérieux que foudroyant. Très vite, le fléau se répand sur la Terre entière sans que les scientifiques ni les chercheurs ne parviennent à trouver d’antidote ni de vaccin capables d’endiguer la pandémie…

 Assez réussi. C’est l’impression que dégage le thriller de Soderbergh.

Au-delà de la pléiade d’acteurs qu’il déploie (Gwyneth Paltrow, Jude Law, Laurence Fishburne, Matt Damon, Marion Cotillard, Kate Winslet, etc…) et qui sont tous à leur aise, Contagion bénéficie d’un scénario aussi astucieux que bien ficelé. Une sorte de compte à rebours qui commence par les conséquences effrayantes du virus et les milliers de morts qu’il entraine et remonte jusqu’au premier jour de la pandémie.

Le scénario consiste en une imbrication habile de plusieurs histoires.

Laurence Fishburne

D’un côté, un père de famille (Damon, qui à mesure qu’il vieillit et grossit ressemble de plus en plus à Seymour Hoffman) essaye de comprendre comment sa femme (Paltrow) a pu mourir sous ses yeux en une heure, de l’autre, Alan, un bloggeur influent (Jude Law, dont la dent de devant est étrangement décollé et de travers) terrorise les foules en révélant de grands secrets cachés par l’Etat.

Mais Alan ne dit-il pas la vérité en dévoilant que le Docteur Cheever (Fishburne), éminent scientifique chargé par les États-Unis de mener à bien et dans les plus brefs délais les recherches sur un vaccin, a d’abord pensé à mettre à l’abri ses proches et ses collègues (dont une médecin jouée par Winslet et qu’il avait dans un premier temps envoyée au charbon) ?

Jude Law

Là où la mise en scène de Soderbergh est intelligente voir subversive, c’est dans sa sobriété et la manière dont le réalisateur du diptyque sur le Che Guevara, de Traffic ou encore d’Ocean Eleven détourne et inverse la vision des États-Unis, « super héros, sauveur du monde », généralement véhiculée par le cinéma hollywoodien.

L’Amérique dans Contagion passe pour un pays aussi vulnérable que les autres face au virus. Cette humilité (le contraire de l’arrogance et des films de Roland Emmerich) est aussi bienvenue qu’inhabituelle dans le cinéma américain. Faut-il y voir le reflet de la crise financière mondiale qui a fragilisé le système et l’économie américains ?

La comparaison est peut-être osée, mais c’est une question qui effleure le spectateur pendant Contagion, thriller fantastique (pas tant que ça) rondement mené et mis en scène.

Moins convaincante est la partie du scénario où joue Cotillard, médecin suisse de l’OMS partie enquêter sur les origines du virus à Hong-Kong mais qui va être prise en otage par un scientifiques chinois en échange de vaccins pour son village.

www.youtube.com/watch?v=vqtgpRtPFa0

Film américain de Steven Soderbergh avec Gwyneth Paltrow, Jude Law, Laurence Fishburne, Matt Damon, Marion Cotillard, Kate Winslet (01h46)

Scénario : 3.5 out of 5 stars

Mise en scène : 3.5 out of 5 stars

Acteurs : 4 out of 5 stars

Dialogues : 2.5 out of 5 stars