Sarko t’es foutu ! Ton « Triple A » est à la rue !

Publié le 11 novembre 2011 par Kamizole

Ce n’est pas mémé Kamizole qui prendrait cela sous chapeau quoique n’en pensant pas moins depuis fort longtemps et même bien avant que, s’il vous en souvient, Moody’s annonçât à la mi-octobre 2001 avoir mis la France sous surveillance pendant 3 mois ou comme titrait joliment Libération : Moody’s suspend le crédit de l’Elysée le 19 oct. 2011. Il ne fallait point être grand clerc pour subodorer que les jours de la France bonne élève de la Planète finances étaient désormais comptés et sans doute à plus court terme que 3 mois. Rien ne nous disant par ailleurs que la France négociât encore sur les marchés financiers les titres de sa dette aux meilleurs taux.

Dernier épisode en date qui me sauta aux yeux cette nuit en ouvrant Google Actus à la recherche d’informations sur un tout autre sujet La France dégradée "par erreur" : l'incroyable bourde de l'agence S&P (AFP 10 nov. 2011).

Par erreur ? Laissez-moi rire. Ah ! Ah ! Ah ! - triple Ah ! bien sonore. Pourtant, même si voir Sarkozy et sa clique de malfaisants en prendre une fois de plus plein la tronche en raison de leur gestion plus que calamiteuse me fait rigoler ce n’est qu’à moitié et jaune car je sais que cela augure une troisième couche d’austérité, ces Frères Ripolin à la manque ne manquant nullement de peinture… décapante !

Nous sommes les éternels cocus de l’ultralibéralisme, de la mondialisation et de la Planète finances dérégulée et qui le restera : le lamentable dernier G20 n’ayant même pas réussi à imposer la moindre taxe sur les transactions financières, pourtant annoncée comme « mesure phare » de Sarko 1er… Un phare qui n’indique pas les écueils aux marins est tout juste bon à faire joli dans le décor.

C’est encore nous qui devrions payer l’addition à la place de tous ces écornifleurs qui se sont goinfrés sur notre dos ? MERDALOR ! Les banques, tellement gavées de dette souveraine qu‘elles en font une intoxication, les marchés financiers, Sarkozy et sa clique de l’UMP tout autant que ses commensaux de la Bande du Fouquet’s, en n‘ayant garde d‘oublier la Chine - pompier pyromane - à laquelle il veut nous inféoder…

N’en déplaise à Jean-François Copé qui, interviewé ce matin sur i-télé dénonce le non professionnalisme « désolant » de S&P (Le Parisien, 11 nov. 2011) l’on ne me fera pas croire un instant que cette diffusion automatique - « à certains de leurs abonnés, » ce point étant extrêmement important - fût le produit d’une malencontreuse « erreur technique ». Non moins important, le fait que ce message existât - fût-ce sous forme de brouillon - nous éclaire sur les intentions de Standard and Poor's à très court terme.

Valérie Pécresse aurait été indignée des propos très réalistes tenus par Jacques Attali : « Ne nous faisons pas d'illusion: sur les marchés, la dette (française) n'est déjà plus AAA ». Cela me paraît aussi évident que le nez au milieu de la figure ainsi qu’il est indiqué sur la même dépêche : à en juger par l'écart entre les taux français et allemands sur le marché obligataire, la France a déjà perdu de facto sa note triple A… Le Parisien précisant que cette "erreur" « intervient alors que l’écart entre le taux des obligations à 10 ans de l’Allemagne et de la France sur le marché de la dette a atteint un nouveau record historique jeudi, au-delà des 170 points de base. Un écart qui reflète la différence de traitement entre les deux pays pourtant l’un et l’autre notés triple A ».

Autrement dit, le « Triple A » avec lequel ils ne cessent de nous bourrer le mou depuis un an et demi en nous imposant sacrifices sur sacrifices pour prétendument le défendre ne vaut plus tripette. Ils s’en enorgueillissaient comme un exploit nous ordonnant de participer à la bataille pour défendre cette si belle bannière qu’ils faisaient flotter au vent, très haut pour que nous ne puissions voir combien elle était bouffée aux mites ! Le roi est désormais nu et pratiquement tout le monde est bien forcé de l’admettre.

Mais encore une fois, nous n’avons nulle matière de nous en réjouir car cela aggrave considérablement la situation financière de la France. En effet, les taux auxquels doivent être souscrits les emprunts étant largement supérieurs à ce qu’ils seraient si Bercy empruntait dans les mêmes conditions que l’Allemagne, cela ne peut que se traduire par un alourdissement considérable de la dette, les intérêts s’ajoutant au principal.

Nous risquons donc à plus ou moins brève échéance de nous retrouver dans la même situation que les pays d’Afrique - ou naguère l’Argentine - étranglés par la spirale infernale de l’endettement, ne réussissant au mieux qu’à consacrer une part non négligeable de leur PIB - la richesse produite par les acteurs économiques ! - au « service de la dette » : le seul remboursement des intérêts, sans parvenir à payer ne serait-ce qu’une fraction de la dette cumulée qui s’accroît indéfiniment dès lors que de nouveaux emprunts à des taux de plus en plus prohibitifs sont rendus nécessaires par l’impossibilité de financer la majeure partie des dépenses avec le seul produit des impôts et taxes.

Dans un tel cas de figure l’inflation leur est certes favorable puisqu’elle permet d’augmenter le montant des rentrées fiscales assises sur la consommation : TVA et autres taxes. Mais c’est alors nous qui morflons. Illustration encore une fois de l’aphorisme de Montaigne : « Le profit de l’un est dommage de l’autre ». Nous risquons de nous trouver dans une situation pire encore qu’entre 1975 et 1986 lorsque régna ce que les économistes nommèrent « stagflation » - néologisme indiquant la coexistence entre stagnation et inflation -  car il ne s’agirait plus d’une simple stagnation de l’activité économique mais bien d'une sévère dépression.

Merci à cette bande de nazes d’avoir en 10 ans fait tomber la France - naguère encore une grande Nation - au rang d’un pays du Tiers-monde ! Je croyais avoir tout vu dans ma déjà longue vie mais je me sens plus que consternée : accablée ! Mais bordel de putain de merde ! Qu’avons-nous donc fait au Bon Dieu pour mériter pareille punition ? «Délivrez-nous du mal »… Il faut en toute honnêteté reconnaître que François Bayrou avait tout à fait raison entre 2006 et 2007 de s’inquiéter déjà de l’énormité de la dette quoique je doute fortement que j'aurais apprécié les solutions qu'il eût préconisées.

Œuvre de Jacques Chirac entre 2002 et 2007. Car je le soulignerais une fois de plus, contrairement aux sempiternelles et récurrentes menteries de l’UMP sur le sujet, qu'il a été démontré - y compris par Eric Le Boucher qui n’est pourtant pas un gauchiste ! - que jamais la dette n’avait été aussi basse qu’entre 1997 et 2002 depuis 25 ans. Pour les incrédules, l’article de Libération fournit un graphique sur l’évolution du déficit, de la dette et des dépenses publiques par rapport au PIB. Les chiffres actuels sont absolument consternants mais authentiques puisque provenant de l’Insee et de la Commission européenne.

Valérie Pécresse peut donc bien clamer autant qu’elle veut contre Jacques Attali : « Des propos de ce type sont irresponsables car ils sont faux: aujourd'hui nous faisons tout pour garder ce triple A. Dire le triple A est déjà perdu, se réjouir déjà du pire, c'est irresponsable ».

Ce sont eux les irresponsables ! 17 milliards de dettes dont seul 1/3 serait dû à la crise économique et sociale. Qu’ont-ils fait de cette masse considérable d’argent qui ne pousse pas sous le pied d’un cheval ? En n’ayant garde d’oublier que ces capitaux proviennent pour l’essentiel des impôts et taxes des Français. Particuliers comme entreprises et qu’ils eussent été nettement plus utiles dans l’économie réelle que planant au-dessus de la Planète finances.

Je n'ai malheureusement pas le temps en ce moment de m'occuper d'illustrer mes articles avec des photos, il me faudrait faire bien trop de manipulations. Mais je suis tombée en arrêt sur plusieurs clichés - que j'ai néanmoins enregistrés - montrant ensemble Valérie Pécresse et François Baroin, ressemblant étrangement à Pimprenelle et Nicolas dans « Bonne nuit les petits » ! toutefois avec de grosses poches sous les yeux. Dans le rôle du  « Marchand de sable » - et de poudre aux yeux ! - Nicolas Sarkozy ferait merveille et après avoir quelque peu hésité pour le rôle de « Gros Nounours » j'ai jeté mon dévolu sur Jean-Pierre Raffarin qui me semble d'autant plus parfait qu'il a son rond de serviette à Pékin et n'hésite pas à affirmer « qu'il ne faut pas avoir peur de la Chine » !

En poussant ces cris d'orfraie, Valérie Pécresse est largement aussi ridicule que naguère Christine Lagarde quand elle osait proférer cette stupidité « il ne faut pas prononcer les mots qui font peur» ! s’agissant d’admettre en 2009 que la France était largement entrée en récession. Non seulement « la peur n’évite pas le danger » mais plus encore, ne pas admettre la réalité consiste à retarder les mesures salutaires. Ni la rigueur et moins encore l’austérité qui conduisent irrémédiablement l’économie non plus vers la dépression - elle est largement installée depuis longtemps nonobstant quelques éclaircies aussi passagères que limitées - mais bel et bien vers la dépression que certains économistes n’hésitent pas à prévoir encore plus sévère et étendue qu’en 1929.

Qui espèrent-ils convaincre avec leur habituel lait d’beu déversé par tankers pleins à ras bord ? Ni les marchés financiers qui vont spéculer davantage, ni les autorités monétaires. Non plus que les hiérarques du "Pire du Milieu" qui vont lui remonter les bretelles tout en donnant une leçon d’économie capitaliste…

Je suis loin d’être toujours d’accord avec Jacques Attali mais je ne saurais que lui donner entièrement raison en l’occurrence. D’abord, il a une expérience de banquier international puisqu’il fut président de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD).qui eut pour tâche d’accompagner l’entrée dans l’économie de marché les ex-pays communistes. Ensuite, ce fut l’un des très rares économistes à avoir anticipé - début août 2008 - le krach du 11 septembre 2008, en témoignent ses propos recueillis par Le Monde Jacques Attali : "Pour l'économie, la crise est un tsunami qui approche" (8 août 2011).

Subodorant depuis belle heurette l'explosion de toutes les bulles spéculatives - financières et immobilières notamment, en n’ayant garde d’oublier que les marchés spéculaient sur tout : matières premières de toute nature : pétrole, cuivre, etc. y compris les produits agricoles dont le blé et le riz - je lus sans y croire un seul instant l’inepte réfutation de François David - pourtant président de la Coface, organisme chargé d’aider les entrepreneurs français à exporter sur les marchés internationaux - prétendant contre toute évidence que le salut de la Planète finances, nonobstant les sombres nuages qui s’amoncelaient, viendrait précisément de la forte croissance des Bric - Brésil; Russie, Inde et Chine… comme si toutes les tourmentes - hier comme aujourd’hui - ne venaient précisément de cela ! Non, il n'y aura pas de tsunami économique Parue sur Le Monde le 18 septembre 2008 : 3 jours avant le krach !

A pisser de rire si ce n’eût été aussi grave. Malgré tous les signes avant-coureurs qui ne pouvaient manquer de leur échapper, la plupart des économistes restèrent aveugles quant à l’ampleur de la crise à venir. Eternels optimistes se rassurant à peu de frais. Souvenez vous : dans les années 2007-2008, tout était « robuste » ! La croissance, les entreprises, les banques et les marchés financiers, j’en passe et des meilleures.

Rien de grave ne pouvait arriver nonobstant les périls : les marchés retomberaient toujours sur leurs pattes, comme les chats. Miracle de l’autorégulation dont il ne fallait surtout pas qu’elle fût mise sous la coupe de règlements tatillons. En témoigne, cet article de Claire Gatinois les agences de notation s’inquiètent (Le Monde 8 sept. 2008). Déjà ! Ne croyez surtout pas que l’objet de leur crainte eût été la situation économique. Elles s’alarmaient des projets de la Commission européenne visant à réglementer et surveiller leurs activités, leurs méthodes de notation et prévoyant que pour avoir le droit d’exercer elles devraient obtenir un agrément.

Bien évidemment les agences poussèrent de hauts cris. Fitch poussa même le bouchon si loin qu’elle osa écrire à la Commission « qu’un système de surveillance doit respecter l’indépendance des agences » et mieux encore : prôna « l’interdiction à toute autorité compétente de réguler les procédures et méthodologies qui permettent aux agences de fixer leurs notes» ! Renversant.

Cela ne signifie-t-il pas que désormais, nonobstant la souveraineté des Etats et des organisations supranationales, ce sont-elles qui ont pris le véritable pouvoir, mettant les dirigeants politiques sous leur tutelle ! Le terme « autorité compétente » est uniquement une clause de style, formalisme de façade dès lors qu’elles lui retirent toute véritable compétence en matière de régulation et de contrôle.

Il faut néanmoins pointer l’entière responsabilité des dirigeants politiques qui ont progressivement laissé le champ libre aux marchés financiers et autres, aux banques, etc. depuis les années 80. Je ne vais pas me lancer ici dans l’historique de toutes ces reculades. Cela n’a rien de nouveau et je rappellerais à cet égard un article d’Ibrahim Warde parus dans le Monde diplomatique en… février 1997 ! Ces puissantes officines qui notent les Etats, fort opportunément sur-titré « Les maîtres-auxiliaires des marchés » qui n’ont prospéré qu’en raison du repli des Etats qui, aujourd’hui en reçoivent le coup de pied de l’âne !

Seul argument logique : « une réglementation de niveau européen n'est pas pertinente compte tenu de la globalisation des marchés financiers ». Mais nous ne le savons que trop : ce n’est pas demain la veille que des mesures de régulation seront prises au niveau international en dépit des sempiternelles promesses et gesticulations… Il est toujours urgent de ne rien faire.

J’en terminerais avec cette prétendue « bourde » en trouvant particulièrement troublant que le message n’eût été adressé « qu’à certains de leurs abonnés »… Sans vouloir nécessairement nourrir la "théorie du complot" - qui témoigne surtout du manque de transparence : « On nous cache tout, on nous dit rien » - je rappellerais que ces derniers mois il fut à plusieurs reprises fait état de "rumeurs" circulant dans les milieux financiers et pouvant laisser supposer des délits d’initiés. En effet, disposer avant les autres d’informations capitales permet de spéculer - à la hausse ou à la baisse - ou de se débarrasser le plus vite possible de titres dont on sait qu’ils risquent de se dégrader fortement.

Ainsi, au moment où Standard & Poor’s - déjà ! - décidait de dégrader la note des Etats-Unis, ce qui fut annoncé par un communiqué le vendredi 5 août 2011, un article fort critique du Monde Les agences de notation sont le symptôme d'un mal profond (9 août 2011) posait une question de première importance :

« Comment se fait-il que certains initiés aient été avertis dès vendredi en début d'après-midi et à travers Twitter que l'agence Standard & Poor's abaisserait la notation des Etats-Unis ? » et soulignait que  « l’on ne saurait interpréter autrement la chute violente des bourses tout au long de la semaine dernière autrement que par le biais de messages électroniques reçus en début de semaine par certains grands fonds spéculatifs ayant bien profité de cette opportunité de vendre agressivement à découvert parce que avertis à l'avance de cette décision ? ».

La prétendue bourde relèverait-elle du même mécanisme ? Il est bien trop tôt pour y répondre. L’AMF (gendarme de la Bourse) doit mener une enquête. En théorie un tel message n’aurait jamais dû être rendu public s’il s’agissait d’informer à l’avance des clients triés sur le volet. Mais cela ne veut rien dire car nous ne savons pas qui a rendu cette note publique. Ce peut-être un des clients de l’agence à qui elle aura été adressée par erreur et qui n’aurait pas apprécié le procédé ou un client ne voulant pas risquer d’être compromis dans une affaire de délit d’initiés (surtout aux Etats-Unis où l’on ne badine pas avec cela !) ou encore l’employé d’un heureux récepteur, révolté par la combine. L’on ne se méfie jamais assez du "petit personnel" et ce n’est certainement pas Liliane Bettencourt qui risque de me démentir !

Je ne sais si vous en avez souvenance, mais dans un article du 27 août 2011 Nicolas Sarkozy s’invite à «la table du diable»… sans grande cuiller ! où je réagissais - déjà - à l’attitude honteuse de Nicolas Sarkozy vis-à-vis de la Chine - maintenant il baisse carrément le froc devant les pompiers-pyromanes du "Pire du Milieu"  - M. Sarkozy cherche le soutien de Pékin pour réformer le système monétaire (Le Monde 28 août 2011) je fis mention d’une prédiction faisant état de graves troubles possibles, liés à la crise de la dette qui risqueraient de survenir en novembre 2011 (il avait même été précisé entre le 9 et le 11 novembre). Il me semble d’ores et déjà patent que la personne - très sérieuse - qui les fit à la fin juin 2011 ne s’est nullement trompée quant aux dates et à la gravité des événements.