Pour son premier match officiel, Lavagne qui connaît pourtant la mauvaise réputation du 2nd maillot des Lions, fait jouer son équipe en jaune. Même pas peur.
27e : Kameni patit de son manque de compétition. Suite à une intervention sur une frappe soudanaise, il se blesse à l'arrière de la cuisse droite. Il est remplacé par Ndy Assembe.
31e : Centre en cloche d'Angwa, tête d'Enoh sur la barre, frappe de Choupo-Moting sur le gardien à terre, et Enoh jaillit pour mettre le cuir au fond des filets.
32e : Eto'o seul face au gardien soudanais, choisit de se mettre sur son pied gauche pour avoir une meilleure ouverture, mais place sa frappe kégèrement au-dessus des goals.
34e : Angwa pénètre sur son côté, sans rencontrer d'opposition. Il sert à ras de terre Choupo. Gris-gris du joueur de Mayence et frappe dans la foulée, mais le gardien renvoie sur Angbwa qui avait continué sa course. Le daguestani d'adoption n'a plus qu'à frapper en force dans les filets soudanais et à se jeter dans les bras de son capitaine et coéquipier à l'Anzhi Makhachkala.
37e, Zoua échoue face au gardien.
Analyse de cette première mi-temps : les Lions Indomptables jouent avec application, et on sent chez chacun la volonté de construire, quitte à patienter longuement en attendant l'ouverture. Notre défense s'est faite prendre de vitesse plusieurs fois, et a parfois péché par excès de confiance. Face à une équipe plus aguerrie, le Cameroun aurait déjà encaissé au moins un but.
Score à la mi-temps : Cameroun 2 - Soudan 0
Suite et fin
Dès l'entame de la deuxième mi-temps, les Soudanais partent à l'abordage du camp camerounais. Pendant 20 minutes, ils tiennent le ballon et s'engaget à fond sur chaque action. Les Lions finissent par craquer à la 72e minute lorsque Mandjeck concède un penalty, transformé à la 74e par Tahir.
Mais l'équipe du Soudan n'est pas bâtie pour jouer très longtemps à ce rythme, et les Lions finissent par comprendre qu'il suffit de faire le dos rond et de laisser passer l'orage.
Petit à petit, les Camerounais se rapprochent des buts soudanais. Makoun, Salli et Aboubacar sont entrés, et apportent de la technique aux avants-postes. Le but marqué par Eto'o à la 82e est d'ailleurs un pur bijou dans le genre. Sont impliqués Aboubacar et Eto'o, ce qui n'est pas anodin.
Individuellement :
Les joueurs suivants ont crevé l'écran :
Benoît Angbwa, très inspiré, avec un abattement défensif énorme et un apport décisif en attaque (il est impliqué dans les deux premiers buts). C'est très clairement l'homme de ce match.
Eyong Enoh a lui aussi livré un grand match. Impérial au milieu, jamais avare d'engagement physique et surtout très complémentaire avec Alexandre Song, ce qui a permis à celui-ci de prendre plus de risques et d'exploiter sa science de la passe vers l'avant.
Les satisfactions viennent de :
Joël Matip, qui a parfaitement tenu le poste ultra stratégique de défenseur central.
Maxime Choupo-Moting qui complète bien Eto'o et utilise souvent à bon escient l'espce libéré par les défenseurs qui vont marquer la star camerounaise.
Vincent Aboubacar qui dès son entrée a mis le feu dans la surface soudanaise.
Ont été à la hauteur de leur niveau habituel :
Samuel Eto'o, moins visible, mais toujours aussi fûté dans ses déplacements et dans sa conduite de balle, et qui a d'ailleurs fait son job ce soir en marquant le but qui met son équipe à l'abri.
Alexandre Song, excellent dans le premier contrôle et rugueux dans le contact comme il se doit. Même si Makoun a montré qu'il avait toujours une meilleure "vista" que le protégé d'Arsène Wenger, celui-ci peut encore dormir tranquille : il toujours sait mieux s'imposer comme le patron de l'entre-jeu.
Les joueurs qui doivent encore montrer un meilleur visage sont surtout les nouveaux venus :
Allan Nyom qui a participé au naufrage du côté gauche et Salli Edgar qui a paru très pâle à côté d'Aboubacar (les deux ont pourtant eu le même temps de jeu).
La déception est venue de Georges Mandjeck, très mauvais ce soir, il est vrai à un poste auquel il n'est pas habitué. Le pénalty est d'ailleurs venu d'une faute stupide commise par lui.
Guy Roland Ndy Assembe mérite aussi qu'on lui tire les oreilles, car même s'il a été excellent dans ses réflexes, il est impossible de lui pardonner l'erreur de minot qu'il commet à la 69e minute. Monsieur garde le ballon plus de 6 secondes provoque un coup franc soudanais en pleine surface camerounaise. Niveau maternelle à l'école des gardiens.
Que dire de Denis Lavagne ?
Le technicien français a livré une copie propre. Malgré une infirmerie pleine, il a réussi à construire une défense qui a tenu autant qu'elle pouvait. La composition était bonne, et les remplacements intelligents dans un contxte de quasi match amical.
Lavagne a à sa disposition un effectif équivalent à celui de n'importe quel grand pays de football, avec des joueurs issus de clubs de premier plan. Son travail est de composer la meilleure béchamel avec ces ingrédients, et de tenir à sa troupe le bon discours, avec les mots qu'il faut, ceux qui donnent au lion l'envie de mordre et de ne plus lâcher sa proie.
Le Soudan n'est pas le Brésil, mais le match qu'on a vu permet de dire que nous sommes sur le bon chemin. Comme dirait un personnage célèbre : un seul mot, continuons.
Les buts en vidéo