Valérian n’est qu’un gros poivrot bedonnant !
L’avantage de ne pas connaître la série originelle est que je ne risque pas d’être choqué par ce que Manu Larcenet réserve comme sort au célèbre agent spatio-temporel. Il faut dire que le héros est plutôt malmené par l’auteur. Dès les premières pages, on le retrouve bedonnant et accoudé au bar de Chez Francisque en compagnie d’un autre poivrot qui n’a rien d’un héros intergalactique. Ce contre-pied brillantissime ne manquera pas de faire crier les plus grands fans au sacrilège, mais personnellement j’ai plutôt apprécié cet exercice totalement décalé et débordant d’humour. Et la science-fiction me direz-vous ? Pas de panique, car notre héros s’envole très vite à bord d’épicerie arabe spatiale à la rencontres de planètes lointaines, d’extra-terrestres étranges et d’aventures rocambolesques. Mission accomplie, en ce qui me concerne !
Le risque de ne pas connaître la série originelle était par contre d’être largué par l’histoire, mais ce ne fut pas le cas car Larcenet parvient à livrer une histoire totalement indépendante qui s’approprie les personnages et l’univers de Valérian. Alors certes, j’ai peut-être loupé l’une ou l’autre référence/allusion, mais rien qui n’empêche de profiter pleinement de ce one-shot totalement déjanté, pourvu de dialogues assez loufoques.
Au niveau du graphisme, l’album multiplie les personnages aux trognes caricaturales au sein de décors intersidéraux particulièrement réussis. La colorisation somptueuse de Jeff Pourquié ponctue cet exercice divertissant, amusant et efficace.
En attendant le tome suivant de cette revisite, il ne me reste donc plus qu’à lire la série de Christin et Mézières.
Retrouvez cet album dans mon Top de l’année !