Cezanne et Paris, exposition au Musée du Luxembourg

Publié le 11 novembre 2011 par Mpbernet

Le musée du Luxembourg a rouvert ses portes le 12 octobre dernier sur une exposition tout à fait passionnante : Cézanne et Paris.

On notera la nuance dans ce titre : c’est de la relation du peintre à la capitale et non de son œuvre exécutée dans la ville qu’il s’agit.

Car Cézanne, à la suite de son ami de collège Zola, « monte » à Paris en avril 1861 pour y étudier – en particulier au Louvre – se faire connaître en tentant en vain de faire admettre ses toiles au sacro-saint Salon, temple de l’académisme et de la pensée picturale « correcte », puis rencontrer des collectionneurs (son premier est Victor Choquet, un fonctionnaire des Douanes), souvent les peintres qui sont ses amis (Manet, Guillaumin, Pissarro), puis ses marchands, avec en particulier Ambroise Vollard.

Paris, capitale des arts, est la ville qui compte, même s’il se dépêche de retourner souvent à Aix. Et puis, Cézanne apprécie de pouvoir s’échapper, grâce au chemin de fer, dans la région : en Seine et Marne, à Pontoise, en Normandie…  Il va sur le motif, structure ses dessins, peaufine ses couleurs, travaille sur la lumière.

Peu de toiles sont peintes avec Paris pour décor. Seulement une vue des toits, une rue de Montmartre, les quais de Bercy. Mais aussi de sublimes portraits : sa compagne cousant, ou hiératique dans un fauteuil de velours rouge et portant une jupe rayée. Toujours devant un papier-peint ocre à losanges verts. Des natures mortes aussi comme cette extraordinaire serviette d’un blanc éclatant, devant la pendule noire. La vraie pendule est là, elle aussi …

Comme à l’accoutumée, l’exposition ne comporte « que » 80 œuvres majeures. Mais ce sont des toiles que l’on n’a pas ou peu vues, prêtées par des musées ou des collectionneurs particuliers. C’est le choix de l’ensemble qui nous emmène au coeur de la vie de ce peintre qui n’accepta aucun compromis, fut le grand initiateur de l’art moderne, faisait semblant de se montrer grossier, finit par s’éloigner de son ami d’enfance Zola dont il semble ne pas partager l’inclination pour le naturalisme.

Extraordinaire enfin de parcourir les années et de constater qu’entre 1861 et 1906, le style de l’artiste reste empreint de la même rigueur, du même mouvement. Un Cézanne se reconnaît au premier coup d’œil…Grâce à cette exposition, on nous permet d’avoir des visions complètement nouvelles !

Cézanne et Paris, exposition au Musée du Luxembourg, en partenariat avec le Grand et le Petit Palais, avec des prêts exceptionnels du musée d’Orsay. Jusqu’au 26 février. 12€