Êtes-vous assez âgé pour vous souvenir que dans les années 50 et 60 on pouvait laisser le gamin faire du vélo, seul dans le chemin derrière la maison, ou bien permettre à la fillette d’aller voir sa mère-grand à quelques rues d’ici, pour lui porter un petit pot de beurre. Aujourd’hui ces deux idées paraissent complètement déraisonnables, l’un comme l’autre partis seuls, risquent de ne plus revenir, égorgés, violés, sodomisés, que sais-je encore.
Est-ce moi qui invente, sont-ce mes souvenirs qui s’égarent magnifiant un passé qui n’a jamais existé ? Pourtant, à écouter les informations à la télé ou lues dans la presse, j’ai le sentiment que ces crimes sont devenus monnaie courante. Dans les grandes villes encore… - j’ai failli écrire que je pouvais le comprendre, comme si on pouvait comprendre – mais dans des bleds perdus qu’on traverse en partant en vacances, s’imaginant que la vie y est belle comme au Paradis ? Ca a du déraper à un moment ou un autre, mais quand et surtout, pourquoi ?
Sans pouvoir préciser de date, j’ai le vague écho d’anciennes récriminations à l’égard de la télévision qui montraient trop d’horreurs et que tout cela donnait des idées aux crétins qui n’y auraient pas pensé tout seul. Certainement des réflexions de gens comme mon grand-père, paix à son âme, dépassés par l’époque dans laquelle ils finissaient leur vie. De son côté la télé répondait, qu’elle n’était que le miroir de la société présente, que le fou regardait le doigt quand le sage montrait la lune.
Le débat a du en rester là car je n’ai pas entendu le fin mot de l’histoire. Depuis, on ne dit plus rien, on se contente de compter les morts ramassés dans les chemins creux. Dans quel monde vivons nous ?