(Dernier EP de Loomer)
Il semble que Dan Lewis se soit embarqué dans une folle aventure avec son label Bon Voyage. Ses poulains, qu'il chine depuis son fief de Brisbane, se nomment Secret Birds, Martyr Private, Feathers et ne cessent ne nous surprendre. Dan Lewis nous confie ses passions, entre nostalgie et psychédélisme.
Qu'est ce qui t'as poussé à créer « Bon Voyage » [label] ?
J’ai passé pas mal d’années à organiser des concerts ou à m’occuper de la programmation de salles de concert avant de me rendre compte que ça ne me plaisait pas vraiment. Ça peut sembler facile mais organiser ce genre d’évènement demande beaucoup de travail et peu de personnes s’en souviendront. J’organise toujours des concerts mais je préfère mon label parce que les disques sont éternels.
Quand on entend parler de ton label le mot qui revient souvent c’est psychédélique. Alors qu'est ce qui est psychédélique pour toi?
Magic Eye
Ton label ne publie que des vinyles et des cassettes, comment expliques-tu cette vague "rétro" chez les labels indépendants ?
Je suis obsédé par la nostalgie. Je collectionne des vinyles et des cassettes, et pleins d’objets anciens. Je pense que c’est important de publier un media que j’apprécie. En tant que fan de ces formats je pense que ça représente aussi un capital culturel dans lequel on investit et que l'on aime partager.
(Martyr Private)
Tu penses que ces formats ont encore leur place avec l’émergence de site streaming comme Spotify?
Spotify n’existe pas encore en Australie, alors oui. Il faut être réaliste,la situation serait meilleure si ces sites n'existaient pas mais heureusement le téléchargement n’empêche pas les gens d’acheter des vinyles et des cassettes. Les gens continuent à opter pour le format physique. Il faut aussi souligner que les sites de streaming peuvent faire augmenter les ventes, dans le sens où ils rendent la musique accessible à un plus large public ce qui explique que la plupart des commandes chez Bon Voyages viennent de l’étranger. Le streaming représente certainement un grand potentiel pour les labels.
Comment choisis tu les groupe avec lesquels tu travailles ?
C’est un peu une histoire de hasard. J’ai entendu parler d’un des groupes avec lequel je travaille actuellement par une amie, Sian, qui les a rencontré s en France. Elle m’a fait écouter quelques-unes de leurs chansons et j’ai vraiment été impressionné par leur musique. C’est un duo no-wave de St Etienne les Orgues. Je dirais que je suis prêt à travailler avec n’importe qui peu importe l’endroit du moment que son travail me plaît.
Un conseil pour un groupe qui débute?
Soyez bon et croyez en ce que vous faites. Ne faites pas les cons et informez vous un peu sur l’industrie musicale. Personne ne se fait vraiment de l’argent. Ça fait un peu hippie mais la plupart du temps on a l’impression d’évoluer dans une économie reposant sur l’amour et de respect ; si vous n’êtes pas capable de cela, vous n’irez pas très loin. Si vous n’êtes là que pour votre intérêt personnel, personne ne s’intéressera à vous. Enfin c’est comme cela que ça marche ici…
Pour finir, le nom de ton label est Bon Voyage, alors une idée de playlist pour justement passer un bon voyage ?
Spirituel ou phyisique?
Peut etre Nancy & Lee. Euh, je ne sais si je suis la personne la mieux placée pour ce genre de questions. Lors de mes derniers voyages aux Etats Unis j’ai écouté The Microphones : « The Glow Pt.2 », et des enregistrements de récitals de Bukowski en boucle. Je pense que ça dépend du type de voyage. Peut-être un truc kraut, ce serait sympa.