The good soldier
Saison 1, Episode 6 sur 12
Diffusion vo: Showtime – 6 novembre 2011
Double objectif pour Carrie et les siens cette semaine : démasquer l’éventuelle taupe et retrouver Faisel.
On est déjà à la mi-saison et les choses s’activent enfin, aussi bien dans la traque du terroriste présumé qu’au niveau de Carrie qui semble quand même perdre un peu le sens élémentaire de la sécurité.
Donc du coté de Faisel, pas grand chose. Ils sont en fuite lui et sa dulcinée alors que nos agents de choc s’activent vraiment et recomposent toute sa vie pour découvrir que ce n’est pas lui le cerveau du couple mais madame la caucasienne. Cela se concrétise dans les faits au travers de leur fuite où elle étale ses capacités apprises à l’entrainement, comme la reconnaissance d’une bombe ou encore le sang froid dont elle fait preuve alors que le plan de repli est compromis. Cela se double bien de Faisel qui veut se livrer, conscient qu’il n’est qu’un pion peu intéressant mais avec suffisament de savoir pour monnayer une protection.
C’est en tout cas bien intéressant de renverser le cliché arabe = terroriste. Cela va en plus de pair avec l’idée que l’ennemi est avant tout intérieur aujourd’hui. Le 11 septembre a complétement changé la donne et l’ennemi n’est plus l’autre (cf les communistes pendant 50 ans) mais nous même, soit par nos trahisons, soit par nos inactions. Là, on voit que c’est une américaine qui a été retourné et agit maintenant contre les Etats-Unis. Sauf qu’elle ne va peut-être plus agir longtemps contre les Etats-Unis qui apparaissent comme son seul moyen de s’en sortir maintenant qu’elle est seule et prise pour cible par de mystérieuses personnes mais qu’on imagine bien être à la solde des têtes pensantes derrière le projet d’attentat. Elle est compromise, ils effacent donc les traces. Sauf que leur paranoïa risque de se retourner contre eux puisque cela va appuyer encore un peu plus les suspicions des autorités. Il va être dur de ne pas chercher la menace terroriste maintenant avec Faisel abattu.
Du coté bu bureau, on cherche la taupe par le biais du classique détecteur de mensonges, appareil hautement discutable. Saul vient à point nommé pour illustrer cela puisque sous le stress et la pression de la traque de Faisel, il apparait trop nerveux pour passer le test qui révèle d’ailleurs au passage un mensonge lorsqu’il répond non à la question de savoir si il a introduit la lame. Puis le lendemain, plus calme, le même détecteur ne bronche pas à cette question. L’ambiguité est donc toujours présente autour de Saul. Même si j’a iquand même du mal à le voir en traitre à la nation, c’est clair qu’il cache beaucoup de choses et possède un passé lourd auquel il veut tourner le dos. Il veut vivre peinard avec sa dulcinée, d’où la demande de transfert vers l’Inde. Il est vraiment au bout et désabusé. Le personnage est vraiment bien développé et on peut envisager sans mal qu’il ait pu se tourner contre les Etats-Unis en voyant que rien ne changeait après le 11 septembre, dans le genre « regardez, j’ai fait ça pour vous prouver qu’on était toujours aussi vulnérable ». En tout cas, cet épisode ainsi que le précédent établissent une personnalité qui pourrait en arriver à cette extrémité.
Du coté de Carrie, elle est toute excitée. Elle va enfin trouver le moyen de coincer Brody par le biais du détecteur de mensonges. De son coté, Brody est mal. Il doit faire l’éloge de son co-équipier qu’il a battu à mort alors que personne ne le sait et il découvre que sa femme fut infidèle par un pote de régiment limite boulet dans son comportement. Sauf que son comportement s’explique bien par ses problèmes de jambes suite à la guerre. Il a un peu sombré dans l’alcoolisme et le dégoût. Il est logique donc de le voir agir ainsi et j’ai même bien aimé la façon dont l’épisode n’insiste pas lourdement sur les conséquences malheureuses de la guerre sur certains soldats. Sa haine envers Brody se comprend bien. Il est revenu blessé de son combat pour sa patrie et n’a rien. Brody revient indemne et est traité en héros national. On peut comprendre qu’il ait les boules et se venge en révélant l’infidélité de sa femme. J’ai d’ailleurs trouvé bizarre qu’elle l’appelle « Brody » et non « Nick ». Quelle femme appelle son mari par son nom de famille ? Ou alors c’était pour souligner à quel point ils étaient devenus des étrangers l’un pour l’autre ? Qu’il est devenu un inconnu pour elle ?
En tout cas, cela conduit Brody dans l’alcool et les bras de Carrie. Et là, j’ai été un peu gêné, trouvant que ça allait trop vite. Et surtout, je me demande si Brody ne l’a pas manipulé, restant à la limite pour obtenir sa confiance et avoir ce qu’il veut, en l’occurence savoir le but du détecteur de mensonges. En connaissant la question, il pouvait se préparer à la réponse. D’ailleurs, je suis étonné que Carrie n’ait pas soulevé la possibilité que si il avait été retourné, il aurait été préparé aussi à passer le polygraphe ? Je trouve aussi louche que Saul ne relève pas le comportement étrange de Brody, répondant trop vite et regardant lourdement le mirroir sans tain.
En tout cas, cela laisse l’ambiguité autour de Brody et surtout, cela fout dans la merde Carrie puisqu’il sait maintenant qu’ell cherche à le piéger. Elle n’a plus aucun atout et plus aucun levier pour continuer son enquête sur lui. Elle est dans la merde, elle s’est foutue toute seule dedans et bien jusqu’au cou. Ce final laisse augurait du très bon pour la suite tant les trois personnages principaux semblent un peu à la dérive que cela soit Brody, Saul ou Carrie.
Bref, 8/10
Un très bon épisode qui continuent à creuser la dérive des personnages et exploite bien les situtions et les mises en place précédentes pour arriver à un final assez jouissif quand même. Impatient de voir comment cela va continuer à évoluer.