Pour tout vous dire, j’essaie péniblement en ce moment, de lire le dernier Laura Kasischke, auteure que j’adore.
Le livre s’appelle Les Revenants, et je n’en suis que page 68 parce que je manque de temps. Car sinon, encore une fois, sa prose me prend par la main et m’emmène vers cette inquiétante étrangeté dont elle seule a le secret.
Voici le début :
“La scène de l’accident était exempte de sang et empreinte d’une grande beauté.
Telle fut la première pensée qui vint à l’esprit de Shelly au moment où elle arrêtait sa voiture.
Une grande beauté.
La pleine lune était accrochée dans la ramure humide et nue d’un frêne. L’astre déversait ses rayons sur la fille, dont les cheveux blonds étaient déployés en éventail autour de son visage. Elle gisait sur le côté, jambes jointes, genoux fléchis. On eût dit qu’elle avait sauté, peut-être de cet arbre en surplomb ou bien du haut du ciel, pour se poser au sol avec une grâce inconcevable. Sa robe noire était étendue autour d’elle comme une ombre.”
Nicole Werner, LA jeune fille blonde et gracieuse de l’Honors College, est devenue une revenante. Avec Laura Kasischke, on est sûrs que ça va nous hanter…
Peinture d’Aaron Wiesenfeld.