Un soir, seules à la maison, deux lycéennes se font peur en se racontant une mauvaise blague. Une étrange rumeur circule à propos d’une cassette vidéo qui, une fois visionnée, déclenche une terrible malédiction : une mort annoncée sept jours plus tard. Après le décès de sa cousine Tomoko Oishi, Reiko Asakawa, une jeune journaliste, enquête, mais très vite le maléfice la rattrape.
Ring (1997 ; 1h36) film japonais réalisé par Hideo Nakata avec Nanako Matsushima, Miki Nakatani, Hiroyuki Sanada…
Le premier volet de la trilogie nous plonge en pleine légende urbaine à une époque où
Ring est intéressant pour plusieurs aspects. D'abord pour le scénario, la manière dont il nous est présenté. Ensuite, pour les choix esthétiques et la mise en scène, bien loin de l'image « film d'horreur » qui est collé à ce long métrage.
La trame principale est relativement simple : une cassette tue par l'effroi les gens qui la visionnent au bout d'une semaine. Une journaliste cherche à comprendre les faits, d'abord incrédules puis mouillée jusqu'au cou. Pour autant, le film regorge d'autres pistes. L'histoire de Sadako et de sa famille est plusieurs fois suggérée au travers de flashback. L'amour/haine de ce couple défait est l'un des centres névralgiques du scénario. A la fois proches et terriblement différents, ils devront collaborés même si cela leur coûte. Et puis, bien sûr, la place que cette cassette occupe dorénavant dans la vie des adolescents survivants, construisant une légende urbaine terrifiante.
Même s'il est vrai que les tenants du scénario sont loin d'être heureux, même si le traitement scénaristique peut générer une certaine angoisse, un des grands talents du réalisateur a été faire reposer son film sur ces non-dits plutôt que sur l'image. Certes, nous voyons les visages des morts. Mais le bourreau apparaît peu de manière évidente, peut être lors d'une seule scène à la fin du film. Soulignons quand même que nous sommes encore loin du gore, même lors de cette apparition en forme d'apothéose.
Le dénouement de Ring laisse la porte ouverte à la suite. Pour autant, il finit réellement. C'est un film riche, bien pensé qui vieillit peut être un peu vite mais qui conserve toute sa force à mes yeux. Peut être que la quasi absence de prouesse technique suffit à le pérenniser. Je me demande cependant comment ceux qui n'ont pas connu le support dont il est question ici, la VHS, le perçoivent. Peut être que s'il y avait une limite à donner, c'est celle là : les références, déjà lointaines pour un français, commencent à dater sur le plan technologique. Mais je n'ai aucune envie de pénaliser le film sur cet aspect tant il possède une aura singulière.
Note :
Les Murmures.