Si certains d’entre vous avaient encore un doute sur le fait que Batwoman est un chef d’œuvre autant sur le plan visuel que scénaristique, ce troisième numéro est fait pour vous. Autant vous le dire de suite, j’en ai eu la chair de poule. Je n’avais pas ressenti ça depuis Elegy, ce qui me fait dire que même si Williams III n’est pas Rucka, il vous attrape de la même manière, vous saisi au cœur, et vous laisse ensuite par terre comme une merde à devoir attendre un mois pour lire la suite. Mais mon Dieu, qu’est-ce que c’est bon.
Alors oui, je suis sans doute une midinette à trembler de peur lorsque Kate Kane se retrouve littéralement happée dans les profondeurs aquatiques par la Llorona, cette créature fantomatique qui va jusqu’à sonder son esprit et trouver la faille qui depuis son enfance a toujours guidé ses pas. De la même manière, je me délecte de ces fameuses double page où elle bondit, se débat, vole dans les airs, court cape au vent, assène des coups et enfourche sa moto. Ensuite je vibre d’émotion au moment elle essaie de tout faire pour protéger sa cousine de tout danger, quitte à employer la manière forte et se faire détester par elle.
Intriguée je suis par la tournure que prend l’enquête de l’agent Chase qui questionne tout son entourage, et qui est surement sur le point de trouver une brèche. Enfin, et évidemment je suis comblée par l’évolution de la relation Kate/Maggie, un pur moment de grâce et de romantisme lesbien (nous noterez mon objectivité) dont je ne me suis toujours pas remise.
Et c’est là que l’on est forcé de se dire que ces 22 pages ne suffisent vraiment pas, car finalement tant d’aspects de la vie de Kate/Batwoman sont traités que forcément dans le lot, l’un des volets de l’intrigue s’en retrouve lésé. C’est le cas ici pour la Llorona, dont on n’apprend toujours pas grand chose (malgré les sept premières pages toujours aussi époustouflantes), mais cet épisode reste essentiellement centré sur Kate et la force des relations qu’elle entretient avec Bette et Maggie. Pour moi c’est juste parfait.
Si on rajoute à cela (enfin !) la première apparition de Flamebird dans son costume (et quel costume nom d’un chien ! Il n’a rien à envier à celui de sa cousine), vous obtenez la perfection, ou du moins surement le meilleur numéro de Batwoman que j’ai pu lire jusqu’à maintenant.
Mais quel bonheur…