L’expressionnisme est un courant artistique spécifiquement allemand, né autour de 1910- 1922. Il toucha toutes les formes d’expression : peinture, gravure, sculpture, littérature et cinéma, avec Le cabinet du Docteur Caligari (1919) de Robert Wiene ; Nosferatu (1922) de F.W Murnau & Metropolis (1927) de Fritz Lang.
Son aspect pictural est actuellement mis à l’honneur à la Pinacothèque.
Affectés par la fin de la première guerre, ses membres s’appliquaient à rendre un pathos expressif et une représentation distordue, notamment dans les portraits.
En réaction à l’impressionisme français, l’univers expressioniste funèbre et mélancolique devient éclatant grâce au contraste lumineux des couleurs. Que les traits soient anguleux ou acérés, les représentations restent agressives, à la limite de l’étrange et du mystérieux.
Ce musée privé parisien, qui crée régulièrement la polémique sur ses manières d’aborder les collections, s’est attaché ici à confronter les deux courants dominants :
- Der Blaue Reiter (ie. Le cavalier bleu) qui regroupe des artistes comme Marianne von Werefkin & autres Kandinsky ;
- Die Brücke (ie Le pont), avec notamment Emil Nolde, Erick Heckel, & Ernst Ludwig Kirchner.
A vous de suivre, ou non, le jeu de pistes au travers des salles à thème : voyages ; natures mortes ; nus ; gens ; paysages…
Mon coup de coeur, Marianne von Werefkin
De nationalité helvétique & russe, elle a principalement travaillé en Allemagne. A ce jour, une fondation porte son nom à Ascona en Suisse.
Toutes ses oeuvres présentées se détachaient des autres par son trait fin et l’utilisation de couleurs inattendues. A mon goût, ci-dessous la toile la plus énigmatique de l’exposition :
Le Chiffonier, (1917)
Elle renvoie à certains détails figurant dans les toiles de Gérard Garouste ; Au Cri de Munch ; à L’île des morts de Arnold Böcklin (version de Leipzig 1886) & Les trois brigands, l’album pour enfants de Tomi Ungerer.
J’aurais vivement aimer voir ces deux-là :
Jusqu’au 11 mars 2012.