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BISPHÉNOL A: On sait ce qu’on a, on ne sait pas ce qu’on aura, dit l’Académie – Académie nationale de Médecine

Publié le 10 novembre 2011 par Santelog @santelog

Décidément, les esprits s'échauffent sur ce sujet sensible des Perturbateurs Endocriniens (PEs), dont le Bisphénol A (BPA). Dernier intervenante en date, l'Académie nationale de Médecine avec son rapport du 8 novembre. Un rapport plus centré sur le BPA et les phtalates et les différents mécanismes de carcinogenèse. Attendons d'avoir des matériaux de substitution, dit en substance l'Académie, avant d'interdire les pertubateurs endocriniens « actuels ». En bref, on connaît (pas suffisamment) ce qu'on a mais on ne sait pas ce qu'on aura. On ne peut interdire dans l'immédiat, conclut l'Académie…


BISPHÉNOL A: On sait ce qu’on a, on ne sait pas ce qu’on aura, dit l’Académie – Académie nationale de Médecine
L'Académie L'Académie nationale de médecine s'est auto-saisie du sujet, écrit-elle, en raison de l'inquiétude majeure de l'opinion publique, mais aussi de l'augmentation « considérable et continue » depuis 30 ans de l'incidence de certains cancers (voir schéma ci-contre), même après correction du vieillissement de la population. Une augmentation sélective (cancers hormono-dépendants ou des glandes endocrines), précise le rapport, qui pousse à étudier de près les effets de ces substances toxiques sur la carcinogenèse.


« Il convient de mettre en garde contre le risque de prendre dans la précipitation des mesures de gestion des risques, sous la pression de l'opinion », précise l'Académie –ce qui créé la controverse actuelle-. Pouvoir fonder ses recommandations sur les mesures de prévention –et le principe de précaution ?- sur de vrais fondements scientifiques, fait partie des préalables de sa mission.


Faudrait-il donc attendre de nouvelles données exhaustives? Car le rapport s'auto-sanctionne en quelque sorte, lorsqu'il souligne les difficultés à surmonter avant d'y voir clair dans les données épidémiologiques. Nombre très élevé de perturbateurs endocriniens, soit environ 100.000 molécules synthétiques différentes et 900 nouvelles par an, nature variable dans le temps, caractère multifactoriel et « multi-étapes » de la cancérogenèse et donc difficulté à obtenir des preuves épidémiologiques. « (…) surtout si le risque est modéré », poursuit le rapport, sans caractère définitif. Il faut du recul, il faut pouvoir identifier le produit ou l'activité responsable.


Le BPA, mieux documenté : Le Bisphénol A (BPA) et les phtalates bénéficient aujourd'hui de suffisamment d'études pour pouvoir envisager des mesures de santé publique. A l'issue de l'analyse de ces études, le rapport conclut à des données convergentes, en faveur d'un effet « co-carcinogène du BPA possible voire probable dans l'espèce humaine, surtout dans les fenêtres d'exposition pré et péri natales et chez les sujets qui n'auraient pas la capacité de métaboliser le BPA ». L'Académie recommande donc de limiter l'exposition au BPA principalement pour les femmes enceintes et les jeunes enfants et d'encourager les recherches sur mécanismes d'action et les cibles moléculaires du BPA pour développer des molécules de substitution.


On ne peut interdire dans l'immédiat et globalement, tout produit plastique susceptible de libérer BPA ou phtalates. Reste donc, selon l'Académie à appliquer certaines mesures raisonnables de précaution en ce qui concerne les PEs, comme améliorer l'information du public -dont des conseils d'utilisation- et des professionnels de santé. Les interdictions pourront venir, mais lorsqu'on disposera de produits de remplacement bien contrôlés…


Source: Rapport du 8 novembre de l'Académie de Médecine


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