La sortie du nucléaire, une catastrophe pour l’emploi? Les estimations d’Henri Proglio, PDG d’EDF, et de l’Union des industries utilisatrices d’énergie (Uniden) semblent concorder: une telle décision menacerait un million d’emplois et entraînerait de nombreuses délocalisations.
Henri Proglio a fait son calcul: abandonner le nucléaire « menacerait 400.000 emplois directs et indirects de la filière nucléaire, 500.000 emplois dans les entreprises actuellement localisées en France et très gourmandes en énergie, comme l’aluminium, qui risquerait de partir à l’étranger. Il faut y ajouter 100.000 emplois futurs provenant du développement du nucléaire mondial à partir de la France », soit un million d’emplois au total.
Ces propos, énoncés dans le Parisien hier, ont suscités de vives réactions, notamment au sein du parti écologiste. Il semble cependant corroboré par les propos de l’Uniden qui prévient qu’une « sortie du nucléaire en France entraînerait de nouvelles délocalisations en faisant fuir les industries fortement consommatrices d’électricité ».
L’Uniden rassemble 37 membres, dont les géants industriels de l’automobile (Renault, Peugeot Citroën), de la chimie (Air Liquide, Arkema, Total…) de la métallurgie (ArcelorMittal, Vallourec…), ou encore la SNCF et Areva. Ces entreprises représentent 70% de la consommation d’énergie et environ 15% de la consommation française.
Une étude PricewaterhouseCoopers Advisory publiée en mai va également dans le sens d’Henri Proglio. Selon le cabinet d’audit, la filière électronucléaire génère 410.000 emplois en France, dont 125.000 emplois directs, et pourrait créer entre 70.000 et 115.000 emplois supplémentaires d’ici 2030. Le PDG d’EDF ajoute à ces chiffres 500.000 emplois des industries consommatrices d’électricité qui pourraient délocaliser, d’après l’Uniden.