Chronique des droits du chien

Publié le 28 février 2008 par Sammy Fisher Jr
Il y a quelques mois de cela, dans un article injustement cynique et méchamment ironique, j'insinuais qu'utiliser un produit répulsif pour éloigner les SDF, les clochards, les chiens et autres encombrants des pavés du centre-ville, ce n'était pas bien. Il y a des fois comme ça, on ferait mieux de se taire, parce qu'on dit des bêtises sans même s'en rendre compte. C'est vrai quoi, je ne suis pas vraiment qualifié pour parler des pauvres, n'étant pas à la rue moi-même, et encore moins pour donner un avis sur les élus municipaux, n'étant pas maire de ma ville.
Je ne suis qu'un blogueur inutile et improductif, piteusement caché derrière son clavier, qui lâche son fiel sans maîtriser les tenants et les aboutissants du sujet qu'il évoque. Mais je fais amende honorable, je m'excuse, je m'humilie publiquement, et promet désormais de ne plus me mêler des affaires de la Cité, laissant ce soin -que dis-je, cette écrasante responsabilité- à ceux auxquels le peuple a choisi d'accorder sa confiance pour jouer ce rôle. Mon étroitesse d'esprit, mon manque de hauteur de vue, mon absence presque totale de recul par-rapport aux dures nécessités de la vie urbaine m'avaient en-effet fait négliger ce point capital : "Il faut tout tenter dans une ville". Devançant la demande de la population, le maire se doit donc de "répondre aux préoccupations des gens", "d'essayer des choses" pour satisfaire leur légitime demande de sécurité, de salubrité de propreté et de tranquillité.
Et bouter les nuisibles pauvres hors les murs de la cité, c'est un des droits de l'homme -et par conséquent le devoir de l'élu- j'en veux pour preuve les affirmations sus-citées de la personne en charge des Droits de l'Homme dans ce pays. Il est tout simplement impossible de l'imaginer disant quelque chose qui pourrait sembler contraire aux Droits de l'Homme. C'est son boulot, elle sait de quoi elle parle, non ? Ce qui n'est bien évidemment pas mon cas. Mais me voilà bien puni, je ne suis pas près de recommencer à accoler le qualificatif d'humain au premier pauvre venu. La prochaine fois, je songerai à ses sages préceptes avant de dire n'importe quoi, ou mieux encore, je me tairai, de peur de mal m'exprimer, et continuer à passer pour quelqu'un qui parle sans réfléchir.