A l'heure où les arbitres canadiens assistent à un séminaire professionnel les préparant à oeuvrer en compétitions internationales, GlaceNews a voulu en savoir davantage sur la formation des officiels français en matière de niveau international. Eclairage avec Fabrice Hurth, président de la commission d'arbitrage et des règles du jeu.
Depuis hier et jusqu'au dimanche 13 novembre, le séminaire des officiels de niveau VI de Hockey Canada réunit à Guelph, dans l'Ontario, 27 officiels canadiens et 3 délégués internationaux.
Le but ? Les préparer à arbitrer aussi bien en championnats nationaux qu'en compétitions internationales. Les participants, officiels de niveau V confirmés, ont été proposés par les divisions de Hockey Canada.
Le 27 octobre, la fédération française de hockey sur glace a communiqué la liste des arbitres français appelés à officier en compétitions internationales pour la saison 2001/2012. Douze ont été retenus. Comment ont-ils été sélectionnés ? Quel poids a la France dans ces décisions ? Réponses avec Fabrice Hurth.
Guillemette Flamein : comment sont sélectionnés les arbitres français pour ces compétitions ?
Fabrice Hurth : le principe est le suivant : on soumet à la ligue internationale d'arbitrage une liste d'arbitres que l'on veut voir dans ces compétitions. Cette année, trois nouveaux arbitres ont été proposés dont Matthieu Barbez et Yann Furet, qui ont été retenus. Ensuite, l'IIHF* nous renvoie les licences accordées.
G.F. : quelles sont les différentes licences accordées selon les compétitions ?
F. H. : la licence A vous permet d'arbitrer aux Jeux olympiques, aux championnats du monde du groupe A seniors et du groupe A U20 et U18. La licence B concerne les autres championnats internationaux. La licence C concerne les matches ayant lieu dans le pays de l'arbitre. La licence A est très dure à obtenir à cause du niveau extrêmement élevé des compétitions, vous vous en doutez bien ! Et il y a beaucoup de demandes...
G. F. : sur quels critères sont choisis les arbitres proposés ?
F. H. : chaque année, les arbitres sont évalués par un superviseur. Le superviseur décide si l'arbitre est au niveau, en dessous du niveau ou au-dessus du niveau demandé. Il fait ensuite un rapport qui sera pris en compte lors de la demande.
G. F. : quel poids exercent les nations dominantes du hockey sur glace dans cette désignation ?
F. H. : il y a en effet un lobbying de la part de ces nations. Vous imaginez bien que la République tchèque, la Suède ou la Finlande pèsent beaucoup plus que la France dans ces sélections. Notre influence est moindre, même si nous avons un superviseur international. Bien que nous soyons dans le groupe A depuis cinq ans, nous sommes encore une "petite nation" du hockey dans ce domaine. Mais nous travaillons d'arrache-pied pour faire avancer les choses.
G. F. : en quoi la liste des 12 arbitres retenus pour la saison 2011/2012 est-elle satisfaisante ?
F. H. : il y a deux choses qui me satisfont : les deux nouvelles licences A que nous avons obtenues. C'est une reconnaissance de la qualité de notre travail. La première a été attribuée à Pierre Dehaen. Il a été jugé sur ses capacités, il a arbitré en tant que head la finale du groupe B en 2011. Il a été invité en Suède pendant une semaine durant laquelle il arbitrera trois matches. Il sera juge de lignes lors du championnat du monde groupe A seniors, à Helsinki et à Stockholm, en mai 2012. La seconde a été attribuée à Marie Picavet. Elle sera head lors des championnats du monde féminin, aux Etats-Unis, en avril 2012.
G. F. : comment sont formés les arbitres français au plus haut niveau ?
F. H. : ils ne reçoivent pas de formation particulière. Nous n'en sommes qu'au début. Les arbitres échangent, discutent beaucoup entre eux, mais également avec les autres heads et juges de lignes qu'ils rencontrent à l'occasion des compétitions internationales auxquelles ils participent. Ils profitent de l'expérience des autres officiels.
*IIHF : fédération internationale de hockey sur glace
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