( Témoignage d’un vécu )
Ayant commis le texte : « Contre la sorcellerie l’Amour , le cas Algérie » à chaud [ndlr: publié sur ce blogue puis supprimé à le demande de l'auteure] l’auteure a eu la possibilité depuis, de mettre de l’ordre dans son chaos, de cerner le sujet et de le recadrer.
Rétrospective : Pour commencer, c’est en août 2009, qu’elle finit par comprendre en surfant sur une page d’internet, qu’elle était sous l’emprise d’un sortilège si loin que porte sa mémoire. Que ce qu’elle avait vu, une vingtaine d’années plus tôt, lors du décès de sa sœur, et oublié aussitôt, était en fait le symbole de la sorcellerie!
Suite à quoi, elle put mettre un nom sur ce qui la perturbait depuis toujours. Ainsi que ses proches. A commencer par son père, un survivant à l’indicible durant la guerre de libération. Et à son insu, une fois l’Indépendance du pays acquise.
Perturbations démultipliées pour tous, après sa prise de fonction à l’université en 1982, et aggravées depuis.
Conjugué à une persécution administrative multiforme orchestrée sur le long terme ( voir Lettre ouverte à Monsieur le Recteur de l’Université Mouloud Mammeri) ce harcèlement l’avait pour sa part, forcée à un arrêt de travail de huit ans, après sa dépression, en octobre 1993. Que suivit durant prés de deux années, une obsession pour le suicide qui la hanta, jour et nuit. Et l’avait conduite bien avant comme après, à un isolement quasi-total.
Le suivi psychiatrique sur le long terme n’a guère arrangé les choses, même si les phénomènes perturbants s’étaient atténués au bout de la période d’arrêt de travail. A sa reprise en 2001 cependant, le harcèlement sous toutes ses formes reprit, plus féroce.
Il s’y était ajouté, tout au long des deux années qui ont précédé le dessillement et durant lesquelles elle s’était enfin mise à se poser des questions et à en poser, précisément dans la rue, une multitude de signaux dont des plaintes d’hommes notamment, autour de frustrations et de peines incriminant la sorcellerie. Au profit des patrons ou des puissances étrangères.
Suite à quoi, ses traditionnels démentis à l’encontre de la magie noire se trouvèrent ébranlés.
Balayant ses doutes, la découverte en question déchaina un sentiment de révolte et de culpabilité. Amalgamant ses problèmes avec ceux des autres, elle a généralisé ses conclusions dans : « Contre la sorcellerie, l’Amour…».
Du personnel au général: En clair, la généralisation s’est construite sur ce qu’elle avait crû comprendre par l’observation de son environnement social ou crû y percevoir lors de la dernière des deux années ci-dessus évoquées. Signes qui situaient sa propre débâcle au cœur de celle des masses populaires. C’est donc par la force des choses qu’elle est passée du personnel au général.
En vérité, c’est de son propre cheminement, inexplicablement chaotique et horrifique, qu’il a d’abord et prioritairement été déduit. Ainsi que des difficultés ahurissantes dans lesquelles elle percevait puis voyait ses proches se débattre. Tout allant pour eux à contre-sens, en tous domaines. Quand le drame n’était pas au rendez-vous, qu’il ait été sans conséquences fatales ou qu’il ait été irrémédiable.
Situations finalement explicitées par le rapprochement avec ses propres perturbations, et relues à la lumière du symbole retrouvé au hasard de la recherche.
En effet, les troubles psychiques, les dysfonctionnements organiques et sensoriels, les méprises et l’agressivité continue de son environnement social, les contretemps, les déstabilisations en tout genre et leurs corollaires : les échecs en série, les tentatives d’assassinat déguisées sous toutes les formes, dont les accidents et la maladie, les décès suite à une maladie banale ou à une évolution maligne découverte trop tard malgré le suivi…
Tout cela, elle l’avait connu, par expérience personnelle ou familiale et avait jalonné le parcours des uns et des autres. A ce jour.
En conséquence de quoi, nonobstant ce qu’elle avait perçu dans la rue - dont la véracité reste à prouver, ces personnes étant des inconnus, qui n’ont peut-être jamais existé, ni leurs révélations et souffrances- il n’y avait pas lieu de généraliser.
Mais les choses s’étaient présentées de telle sorte qu’elle n’avait pu s’en empêcher. Le désastre auquel elle avait assisté impuissante étant conjugué au pluriel et ramené à une dimension nationale, il n’y avait pas lieu de se plaindre de son destin personnel. Ainsi lui avait-il été signifié.
Elle n’avait dans cette situation, qu’une solution : canaliser sa peine à défaut de trouver la capacité de la ravaler en la noyant dans celle des autres. Elle était en effet, trop impliquée pour simplement tourner la page.
Autres lieux, autres états : Les choses commencèrent cependant à changer pour elle, après son récent départ d’Algérie.
Elle vit d’abord les insultes et ricanements et autres immixtions dans sa vie privée disparaitre… Elle constata, à près d’une année de là, que les situations à l’origine des perturbations permanentes, devenaient moins fréquentes. Que les perceptions qui venaient, au moment où elle s’y attendait le moins, dévoyer son jugement se faisaient plus rares.
Elle vit les douleurs physiques et autres troubles organiques qui l’ont menée d’un spécialiste à un autre, tout au long des cinq dernières années, s’atténuer au sens le plus large du terme.
Elle vit de même la manipulation de ses objets ou autre matériel, dangereuse ou bénigne, s’amenuiser.
Mais elle vit aussi son vieux problème de santé, assez bien maitrisé au bout du compte, s’affoler pour devenir invivable. Et d’autres se déclencher. En raison de ses conditions de vie, mais pas seulement, devait-elle comprendre.
Décantation et compréhension : C’est à partir des changements ci-dessus évoqués, que l’évidence s’est peu à peu imposée explicitant les contre-sens et les contretemps: les illusions ravageuses et autres méfaits provoqués par les ondes négatives, avaient semé le chaos dans le champ des univers personnels, puis sociaux et professionnels.
Ces ondes seraient également responsables des autres désordres, d’une gravité mortelle ou qui aurait pu être l’être, mortifère ou simplement fâcheuse, quand ce n’est pénible.
A bout de résistance et pour ne pas sombrer, définitivement cette fois-ci, elle a décidé de s’éloigner. La volonté de casse délibérée ayant été mise à nu, il lui fallait prendre parti.
En tout état de cause, que ses perceptions et autres désordres aient relevé du délire comme le soutient son psychiatre ou d’une illusion d’optique comme auraient dit ses proches, ou de la magie noire comme elle a fini par comprendre, le résultat est le même: elle regardait à travers un miroir cassé ! L’acharnement haineux de l’administration s’est chargé du reste.
Prise dans une spirale de problèmes étourdissants, elle avançait en aveugle. Son pressentiment seul avait raison : elle voyait et ne voyait pas.
Si bien qu’elle n’avait jamais rien compris aux drames et échecs inexplicables qui se suivaient, aux menaces comme aux ricanements qui les précédaient. Avalanches assommantes, tombant à une cadence infernale conçue pour inspirer la terreur et installer la déstabilisation dans la durée!
Cela n’avait rien de particulier, c’est le sort fait à tout le peuple, par une volonté étrangère, fut la réponse…Si elle n’était pas dupe quant aux responsables, elle avait trop mal pour pouvoir regarder la réalité en face.
Des problèmes sur mesure : Car quelque soit la chape de plomb imposée par les besoins du contrôle social, sa situation ne pouvait être que particulière. De la particularité de son histoire familiale et personnelle.
Elle résultait d’un règlement de compte dicté et nourri par la haine et l’esprit de vengeance. De l’intérieur, cela est clair! Tant la guerre des intérêts fait rage.
Cette guerre allie l’instrumentation de l’arsenal bureaucratique le plus vicieux au monde à la plus subtilement assassine des guerres psychologiques : la sorcellerie.
C’est pourquoi, cette mise au point était nécessaire. A défaut de courage, l’auteure n’a pu s’y résoudre qu’à présent.
Tout d’abord, car déboussolée et éparpillée, incapable de se concentrer, il fallait préalablement qu’elle se rassemble, qu’elle mette de l’ordre dans sa tête. La gageure! Elle n’en est que plus convaincue que ce contre quoi se débattaient ses proches sont des épreuves produites par la maléfique volonté humaine.
Ensuite, car il n’y a pas lieu de généraliser les hauts méfaits des maléfices. Ces derniers sont exclusivement destinés aux réfractaires les plus têtus du système. Pour servir de leçon!
Enfin, il n’est pas facile de s’exposer pour qui croit que le privé relève du domaine personnel et doit rester tel. C’est d’autant plus délicat qu’il est improbable que les autres concernés puissent partager un jour son avis sur la source de leurs déboires.
Mais surtout, et c’est là que le bât blesse, il n’est pas aisé d’assumer les ratages et les catastrophes qui se sont rajoutés au subtil mécanisme de contrôle à l’encontre de la descendance d’un homme dont la simple survivance était un affront, à l’Indépendance.
Pour finir : Elle ne peut clore son propos sans conclure, que bouleverser les équilibres de la vie pour se l’accaparer, n’est pas la solution. Si ce n’est dans l’immédiat. Si ce n’est dans l’illusion. Car détruire l’adversaire vrai ou supposé ne garanti pas l’avenir. Il traduit et instille plutôt la haine de soi.
C’est donc une pure illusion de puissance née du plus retors des faux calculs, que de vouloir se substituer à la volonté divine. Car autrui, comme le sphinx renait toujours de ses cendres : il revient confondre le tyran et mettre le criminel face à lui-même …
Pour l’auteure, ce témoignage en est l’ultime confirmation.
C.A de Bovigny/ 06 Novembre 2011
Djouher Khater