Depuis quelques années que je fréquente le Québec et les Québécois, un terme revient de plus en plus fréquemment dans les conversations, "douchebag". C'est dernier temps, sur le Web, de plus en plus d'articles s'intéressent à ce phénomène curieux. Du coup, étant totalement conformiste, j'ai décidé de m'y intéresser également. Cet article s'adresse surtout à mes lecteurs français, ceux de la Belle Province étant certainement plus calés que moi en matière de douchebag.
Alors, un douchebag, cékoidon ?
Le phénomène vient des Etats-Unis et, malheureusement pour nos amis canadiens, il a traversé la frontière. Un douchebag est un type qui a entre 15 et 40 ans (ouf, je l'ai échappé belle), qui est super bronzé aux U.V. (limite jaunâtre), qui a une sorte de hérisson à la place des cheveux, et qui porte des polos, des t-shirts ou encore des marcels pastels ou avec des motifs de type tatouage.
Il les enlève d'ailleurs à la moindre occasion pour exhiber sa musculature (car monsieur lève de la fonte et se gave de stéroïdes) et ses tatouages démodés. Il a toujours une pose ridicule sur les photos et une bouche en cul de poule.
Le douchebag adore faire la fête dans des lieux où on peut le voir et où il est entouré de pitounes, voire de blondasses, bref de bimbos qui apprécient particulièrement de prendre la pose en compagnie de cet homme qui n'a peur de rien.
Je vous propose une chronique vidéo québécoise qui décrit avec humour le douchebag de base :
Je me suis amusé à rechercher sur Internet les traductions possibles de douchebag en langage de l'hexagone. J'ai trouvé "jacky", mais le jacky est plutôt fana de tuning et de mégawatts sur sa mégasono dans sa poumpoumcar. En fait, le terme de "blaireau" correspondrait mieux, mais je me demande si le plus proche ne serait pas "kéké", pas n'importe quel kéké, un kéké wannabe. Car le bouchebag se la pète, bien entendu, mais surtout il aspire à un grand destin...
La meilleure illustration en France, c'est le fantastique Mickael Vendetta, le douchebag de chez douchebag. Je vous conseille vivement la vidéo qui suit, on y voit le beau Mickael au sommet de sa forme :
Si l'on creuse un peu et qu'on s'intéresse à l’étymologie du mot douchebag, ça devient encore plus intéressant. Littéralement, il s'agit d'une poire utilisée pour nettoyer les parois vaginales. Bien avant l'apparition de ces hommes-objets à la plastique travaillée, le terme douchebag désignait un trou de cul fini, sans trop d'égard à son apparence physique.
Alors pourquoi nos nouveaux blaireaux sont-ils associés à la douche vaginale ? J'avoue que je n'ai pas trouvé d'explication satisfaisante.
Peut-être est-ce car ces garçons sont très propres, à l'intérieur, comme à l'extérieur... Ou alors car comme l'objet, ils se remplissent, se soufflent, puis se dégonflent rapidement... Ou tout simplement car le douchebag est une poire !
Quoi qu'il en soit, cette appellation péjorative est progressivement passé dans le langage et il semblerait qu'une partie des douchebags l'assument et en soit fiers. Ceci tendrait à prouver, soit qu'ils ont une grande capacité d’auto-dérision, soit qu'ils sont vraiment très blaireaux.
Évidemment, on trouve de multiples catégories de douchebags. Je ne vais pas entrer dans les détails, c'est un peu compliqué. Des américains ont même établi une cartographie des douchebags du pays (image ci-contre).
Si je me fie à tout ce que j'ai trouvé sur le Web, je pense qu'on peut largement réaliser une véritable étude ethnologique sur les douchebags.
Je ne suis pas certain d'avoir comblé mais interrogations sur le phénomène douchebag en rédigeant ce billet. Je crois même que j'ai davantage de questions qu'avant... tant pis, la vie est ainsi faite.
Je terminerai en musique sur la toune d'un humoriste québécois, Etienne Dano, consacrée au douchebag :
Je ne peux m’empêcher, à l'issue de cet article, de faire un clin d’œil à un petit québécois que j'aime bien. Ce billet, il est pour toi Hugo !!!