Flash-back: Jouer avec les limites (2006)

Janvier 2006

Je devais respecter ses limites. Ne pas m’attendre à plus que quelques baisers de sa part. J’avais déjà entendu souvent les filles tenir ce genre de discours auparavant et je les avais toutes fait démentir. Je ne commencerais pas à rater mon coup ce soir.

*****

La jolie rouquine m’attendait près de la porte numéro 4 du Carrefour de l’Estrie. Ma nouvelle voiture m’amenait vers des endroits inédits depuis déjà 2 mois. Et l’Estrie et sa 55 à double sens, ben, s’étaient assez inédit pour moi, nouveau conducteur.

À ce moment précis, mes méninges se sont mis à se faire aller. J’essaye toujours de trouver un mini-scénario qui pourrait meubler au moins la première minute. C’est la première minute qui compte. Elle doit sourire. N’écoutez pas les pseudo-spécialistes qui disent que tout se joue dans les deux premières. Écoutez-moi et punchez dans LA première. Par punchez, je ne parle pas du sens littéral.

Bref. Vous n’êtes pas con!

Alors je suis arrivé devant elle et je lui ai dit un truc du genre :

- Hi…

Ah oui, je ne vous l’avais pas dit, ce n’était pas une francophone. Et sachez que moi et l’anglais faisons 2. Du moins à jeun. Quand je dis « Hi » je viens de dire 25% de tout ce que je connais dans la langue de Shakespeare. Ne me reste qu’à sortir « Yes » « No » et « Toaster » et me voilà à cours de mots.

Elle m’a répondu « Hi ». Avec le sourire. C’était in the pocket. Me voilà fluide dans les deux tongues.

*****

Mon anglais boboche l’a sans doute charmé. Même moi je n’ai rien compris de ce que je lui ai dit. Mais bon, on s’embrasse déjà depuis une bonne vingtaine de minutes alors, ce ne devait pas être si mal.

Je suis couché sur le dos et elle, par-dessus moi. Elle ne porte qu’une camisole et un mini short pyjama. Pour ma part, mon t-shirt et mon jeans sont déjà sur le sol depuis belle lurette. Nos corps miment des ébats sexuels endiablés malgré le quart de centimètre de tissus qui nous empêche de réellement être en contact. Elle m’embrasse sans trop penser à ce qui ce se passe. Moi, je songe à ce qu’elle m’a dit avant de partir : « Don’t forget to respect my limits! ».

J’ai laissé mon doigt glisser un peu sous son short. Pas très loin. Juste pour voir. J’ai entendu un petit gémissement et elle a mordu sa lèvre inférieur. J’étais fier de mon coup. Un peu trop fier.

- So, where are your limits right now?, que je lui ai dit avec un petit sourire en coin.

*****

Cette nuit-là, j’ai dormi chez moi.

D.