(au docteur Simon Bloomberg)
Dans mon cours du mercredi nous avons une enseignante atroce.
Elle est d'origine Algérienne et ses références sont continuellement d'Europe. Ainsi elle nous as enseigné que nous n'avons pas le droit de parler de 17 siècle avant 1615, ou je ne sais trop, avant la mort d'Henri IV, parce qu'en France c'est comme ça. Ce à quoi la classe lui a renvoyé un retentissant "MERDE!". Peu importe ce que la France, quelques lunes, deux tondus linguistes et une Québécoise d'origine algériènne en pensent, la compréhension internationale veut que les siècles soient comptabilisés de l'an 01 à l'an 00 du siècle suivant inclusivement.
Elle nous as "appris" aussi que Champlain n'aurait pas découvert Québec en 1608 mais bien en 1615 (!??!) soulevant un tollé et un cynisme malsain dans la classe. Faudrait avertir les gens de Québec qui auraient dépensé une fortune trop vite il y a deux ans pour les festivités du 400è qui n'auraient été en fait que le 393ème.
La tension de la classe et le niveau d'obstination sur toutes sortes traductions et d'nterprétations ont presque mené à une bataille entre un homme d'âge mur, je dirais la cinquantaine d'années, et une jeune fille un peu trop fière dans la vingtaine au dernier cours.
Que c'est bête.
Ça m'a fait penser à un incident qui s'est produit dans l'ancienne usine de jambon internationale où je travallais auparavant.
Commençant alors mes journées au bureau autour de 5h45, me levant vers 5h00, pour être synchronisé cybernétiquement avec l'Asie en temps réèl le plus longtemps possible, je terminais mes journées autour de 16h00.
Au début.
Quand notre département est passé de 8 employés à 3 et que nous avions hérité des tâches des 5 employés remerciés, mes heures sont passées de 5h30 le matin à 17h30/18h00, 5 jours par semaine. Quelques fois le samedi matin. Le niveau de stress est devenu insoutenable et même le jogging sur le tapis roulant dans le petit gymnase près de mon bureau n'en est pas venu à bout. Quand mon patron, dans un tête-à-tête impromptu, à suggéré que je n'en faisais pas assez, la scène est devenue tout simplement surréaliste. J'ai spontanément lancé un très sincère "fuck off!" qui l'a complètement désarçonné mais l'a aussi complètement (et légitimement)enragé. Il s'est levé et m'a dit:
"O.k. that's it you're out Hunter! Go home"
"Comme un professeur qui renvoie son élève! brilliant"
"Yes I am your teacher!"
"Pas de CAMP en tout cas!"
Je n'ai jamais quitté le bureau cette journée-là on ne pouvait pas se le permettre. Mais on s'est boudé. C'est certain.
Parmi les nombreux griefs que je tenais contre ma compagnie de saucisses, il y avait entre autres le fait que mon boss qui me criait des sottises ne connaissait en rien le système informatique que nous utilisions (CAMP), il m'était donc à la fois fort inutile à ce niveau mais fort nuisible aussi car je n'avançais en rien dans mon progrès de la compréhension de ce système de cul. Et les problèmes restaient insolubles.
Nous étions nez à nez debout comme deux ados qui voudraient se battre dans une ruelle et nous nous criions des sottises. C'était laid et très désagréable. Ça a aidé à me faire quitter sans remords quelques mois plus tard. Mon passage là-bas n'aura été qu'une succession de luttes et de combats.
J'ai pensé à ce moment losrqu'en classe car, suite à un examen de traduction, j'ai dû confronter cette sotte d'enseignante qui dit n'importe quoi à ses élèves et son contraire. Sa correction est si aléatoire que la classe s'en est trouvée complètement déstabilisée suite au premier travail. Il y avait bien quelques coups de crayons de plomb dans la correction mais la pondération n'était franchement pas claire. Pour une dizaine de coups de crayons, certains pour souligner que ce passage était très bon, d'autres pour souligner qu'elle aurait mis autre chose, ma copie m'a valu un vache 78%. Le reste de la classe a rugit. C'était tendu, certains ont eu des 57%. J'ai ravalé ma fierté en me disant que je serais impeccable la prochaine fois.
La prochaine fois c'était hier.
J'ai eu un pas si mal 84% Toutefois je ne pouvais pas laisser passer ses propos qui acceptait la traduction de Gnagnagna fights cavities par Gnagnagna lutte contre la carie mais qui m'enlevait 4 points pour avoir mis Gnagnagna combat la carie. J'ai défendu mon point fermement auprès d'elle mais j'en ai détesté chaque seconde. Je ne me battais pas contre un 56% qui me ferait passer à 60% mais il fallait bien que je ne n'abdique pas face à son incohérence. J'ai eu mon 88%.
Et l'ai maudit mentalement.
Il y a des batailles qu'il faille bien faire de temps à autre mais ce qui est le plus dommage c'est que pour tout le prochain mois, soit jusqu'à la fin de son sale cours, je devrai me préparer à la guerre alors que je croyais me rendre simplement aux cours de stratégie.
J'ai presque 40 ans, j'ai des tonnes d'autres batailles à livrer. .
Ma garde raprochée d'amis aura 40 ans entre maintenant et juin prochain.
Hier c'était le brother C.C.Kluzak aujourd'hui c'est le docteur Bloomberg.
Un ami depuis plus de vingt-cinq ans.
On était devenu chummey quand sur nos cahiers Canada en Enseignement Religieux se retrouvaient sensiblement les mêmes groupes de musique que nous aimions(The Police, entre autre de mémoire) en lettres ballounes à l'école secondaire.
À partir de ce territoire commun, on a développé une belle amitié qui a durée.
Ce goût du gin je le dois à son père dont nous avons investi la réserve, adolescents.
Je te dédies cet humble post en toute candeur.
Fort batailleur et sapré docteur.
Un ami.
Là où il est le meilleur.