Encore une fois les quelques tentatives des rares républicains adhérents de l’UMP apparaissent comme un écran de fumée pour cacher les pires attaques réactionnaires et obscurantistes contre les
droits et les libertés de chacun.
On connaissait déjà trop bien les députés proposant de rembourser les moyens de contraception plutôt que l’avortement ou les messes en plein-air organisées chaque automne sur le parvis de la
cathédrale de Bordeaux en souvenir des avortements passés. L’obscurantisme et le machisme n’ont visiblement pas d’âge ni de honte quand il s’agit de limiter le droit des femmes à disposer
librement de leur corps.
Voici désormais les jeunes anti-avortement qui font leur apparition via twitter avec le compte « Jeunes UMP Pro-Vie » (@JeunesUMPproVie).
S’ils se revendiquent comme un courant laïc, ces jeunes militants sont évidemment partie intégrante du lobby catholique « pro-vie ». Ils appellent ainsi les étudiants parisiens à se rendre à une
messe organisée à Notre-Dame, retwittent des comptes comme celui des « Etudiants Pro Vie » (@etudiantsprovie), de « ripostecatholique » (@ripostcatholiq) ou encore du Président des Jeunes du Parti Chrétien Démocrate (@maxencepoumaere). Et
souhaitent également à leurs followers une « Bonne fête de la Toussaint à toutes et tous dans le souvenir de nos très chers défunts » tout en dénonçant pêle-mêle la transsexualité et la faiblesse
de Luc Châtel concernant la mention des familles homoparentales dans les livres scolaires.
Revendiquant leur attachement à l’aile droite de l’UMP, ils estiment qu’ « il y a deux types de jeune pop, ceux qui sont de « gauche » (pro-lancar) et ceux qui sont de droite (UNI, Droite pop,
etc) » résumant ainsi le clivage de plus de plus en plus profond au sein même de l’UMP.
A cinq mois de l’élection présidentielle, c’est sur cet attelage de plus en plus disparate que Nicolas Sarkozy pourra compter durant sa campagne avec un enjeu de taille : le vote des catholiques
traditionalistes et autres militants « pro-vie » qui pourraient, au premier tour, être séduits par les candidatures de Christine Boutin voire de Marine Le Pen. Un enjeu qui pourrait bien conduire
le candidat de l’UMP à faire de plus en plus concessions à son aile droite au mépris du progrès et de la liberté.
Source : MJS