Le retour de Spartacus

Par Jeff @DagenaisJF

Spartacus : Blood and Sand

Qui n'a pas entendu parler de la nouvelle mini-série péplum (unrated version Spartacus : Blood and Sand) crée par Steven S. DeKnight sur la vie du célèbre gladiateur Thrace Spartacus
Elle est principalement diffusée sur la chaîne du réseau américain Starz depuis le 22 janvier 2010 et depuis le 1er octobre dernier sur la chaîne de cinéma Ciné pop (Bell : 185) partout au Québec. 
Aux États-Unis, la série a le classement TV-MA à cause de la violence graphique sanglante, le contenu sexuel important ainsi qu'un langage cru mais cela ainsi qu'un montage rythmé, truffé de ralentis impressionnants à énormément contribué au succès de la série.
L'acteur principal, Andy Whitfield, est un britannique gallois naturalisé australien. Il est né le 17 juillet 1972 et décédé le 11 septembre 2011 des suites d'un cancer du système lymphatique qui l'avait fait quitter la série en mars 2010.
Suite à la rechute de sa maladie, Whitfield donnera son accord à la chaîne Starz et sera remplacé par Liam McIntyre, un jeune acteur australien de 29 ans. Il est connu principalement dans la mini-série The Pacific où il campait le rôle de Lew. 

Andy Whitfield (1972 - 2011)

La voix de la version française est interprétée par Adrien Antoine, un jeune français âgé de 31 ans mais spécialisé dans le doublage. Il est notamment la voix française régulière d'Ashton Kutcher (Garde-Côtes : Jake Fischer), de Sam Worthington (Le Choc des Titans : Persée et Avatar : Jake Sully) et d'Adrien Brody (King Kong : Jack Driscoll), ainsi que de Batman dans toutes les séries et les films d'animation depuis 2004.
Étant une idole de la série américaine NCIS : Enquêtes spéciales depuis plus d'un an maintenant, je peux affirmer avec certitude que l'acteur Sean Murray, celui qui incarne l'agent Timothy McGee est doublé par Adrien Antoine.

Sean Murray alias Timothy McGee

En France, la série, déconseillée aux moins de 16 ans, est diffusée depuis le 2 octobre 2010 sur Orange Cinéchoc et sera prochainement à partir de la mi-novembre 2011 sur la chaîne gratuite W9 sous le titre Spartacus : Le Sang des gladiateurs .
Voilà les quelques détails croustillants sur cette série axée sur la violence gratuite, de l'érotisme de haut niveau et un langage vulgaire hors du commun. Elle est d'ailleurs classée 18 ans + au Canada et aux États-Unis. 
Spartacus : Les dieux de l'arène - Sur le plateau de tournage
Bande annonce officielle de Spartacus : Blood and Sand (anglais)

Spartacus - Stanley Kubrick, 1960

Étant très friand de ces drames historiques à la sauce hollywoodienne, j'ai moi-même apprécié la prestation de Kirk Douglas pour son rôle de Spartacus en 1960, son 2e depuis le début de l'année. On peut également aimer les performances et les succès des personnages secondaires parmi la distribution suivante : 
Acteurs principaux (5) par ordre d'apparition

Kirk Douglas (VF : Roger Rudel) : SpartacusLaurence Olivier (VF : Jean Davy) : CrassusPeter Ustinov (VF : Roger Carel) : BatiatusJean Simmons (VF : Arlette Thomas) : VariniaTony Curtis (VF : Hubert Noël) : Antoninus
Après avoir visionné la nouvelle version de Spartacus, je me rends compte maintenant qu'elle est fort différente de celle que j'ai pu voir des dizaines de fois alors que je la possédais en VHS. La version de 2010 présente des scènes encore plus sanglantes et emploie un langage d'une vulgarité sans limite qu'on ne retrouve pas dans le film de Stanley Kubrick.
Ne vous méprenez pas. Je ne suis pas un fan de films d'horreurs et je ne suis pas du genre à m'évanouir ou à me sentir mal à la vue du sang. Voir des têtes coupées par l'épée, des abdomens s'ouvrir en répandant les intestins sur le sol ou encore de voir surgir des membres coupés et voir jaillir le sang, giclant et imbibant le sable de l'arène.
Mais ce qui me choque et me surprend le plus, c'est d'entendre la réplique des acteurs comme John Hannah (La trilogie de la Momie) qui incarne Lentulus Batiatus, le lanista (propriétaire) d'une école de gladiateurs et Lucy Lawless (Xéna la guerrière) qui tient le rôle de Lucrèce, son épouse.
On verra qu'elle n'a aucun problème avec la nudité et le voyeurisme. On la verra dans des scènes érotiques suggestifs. Le langage vulgaire pourtant employé par ces deux acteurs de renoms me surprend davantage.

John Hannah - Batiatus


Lucy Lawless - Lucrèce


On compte avec soulagement plus de scènes sentimentales que de violence comme c'est actuellement le cas avec le réalisateur S. DeKnight. Ce qui m'amène à me poser la question suivante : est-ce que les combats de gladiateurs reflétaient vraiment cette époque de la Rome antique ?
À ce sujet, je ne pourrais le dire. Cependant, on dit que les gladiateurs (du latin: gladiatores signifiant « combattant à l'épée », ou « épéiste ») étaient des combattants professionnels, esclaves ou non (esclaves affranchis pour leurs exploits ou engagés volontaires, en quête d'une vie meilleure grâce à des victoires bien rémunérées) qui se battaient entre eux ou contre des fauves.

Pollice verso ou Bas Les Pouces de Jean-Léon Gérôme, 1872. - Vision romantique de la gladiature, le geste du pouce pour décider de la vie ou de la mort des gladiateurs n'a en fait jamais existé dans l'Antiquité.


À l'origine, ils le faisaient pour honorer la mémoire d'un mort, puis de plus en plus pour le divertissement du public. Les plus anciennes représentations de combats rituels en Italie ont été retrouvées dans des tombes lucaniennes à Paestum, datées entre 370 et 340 av. J.-C.
À Rome, le plus ancien combat de gladiateurs mentionné dans les textes se déroule en 264 av. J.-C., sur le Forum Boarium (le marché aux bœufs), espace à caractère utilitaire et sans prestige situé près de l'extrémité nord du Circus Maximus.
D'origine étrusque, les combats de gladiateurs avaient chez eux une signification religieuse. Certains citoyens faisaient combattre des gladiateurs à titre privé. Le sang ainsi versé devait apaiser les Mânes. Les combats de gladiateurs ou munera perdirent progressivement le caractère funéraire et religieux et devinrent ambivalents, comme les autres spectacles.
Bande annonce du film de Spartacus (1960) de Stanley Kubrick
Pour ma part, j'ai toujours été un partisan des drames épiques et historiques qui reflètent le plus fidèlement possible la réalité et la vie qui se vivait sans nul doute à l'époque même de l'origine de ces longs métrages. 
Mais est-ce qu'un tel flot de sang (versé) et un langage aussi cru étaient utilisés à ce point dans la Rome antique et pendant l'époque de Spartacus ? Si un historien se trouve à tout hasard dans la salle et connaît ce détail, qu'il me prévienne sans délai...