Cela fait plusieurs jours que je traine une mine fatiguée du boulot au métro, que mes cordes vocales me jouent des tours (me donnant l’impression d’avoir changé de sexe et d’avoir remonté le temps pour vivre la mue d’un ado au collège) et que je manque de m’étouffer à chaque quinte de toux. Après avoir tenté le passage express en pharmacie, l’administration d’un sirop au goût caramel trois fois par jour… j’ai dû me résoudre à aller voir mon médecin traitant.
Manque de chance, ses consultations se font exclusivement sur rendez-vous. Damned! Faut-il donc désormais prévoir de tomber malade ? Quel comble!
J’ai donc décidé d’en changer et de faire quelques pas de plus – c’est l’avantage de vivre à Paris, on a des praticiens à tous les coins de rue.
Le diagnostic est tombé, la laryngite… et toutes les conséquences qui vont avec: arrêt de travail, prises de médicaments toutes les 6 heures, perte d’argent et ennui…
Oui, bien souvent, on aime les arrêts de travail car ils permettent de se reposer mais en réalité, ce n’est pas si rose que ça de rester à la maison… Retour sur cette première journée de chômage…
1. Un réveil difficile
Si tu as toi aussi vécu une laryngite, tu sais qu’il n’y a rien de pire la nuit que de tousser pendant vingt minutes. Tu te lèves, espérant qu’un verre d’eau fera passer la gêne qui titille le fond de ta gorge, tu te recouches en prenant bien soin de changer de position (au cas où il existe une pose spéciale qui t’évitera de tousser – oublie, je les ai toutes faites et ça ne marche pas!) mais rien n’y fait.
Au final, tu te réveilles, tu es crevée même si il est 10h46, tu as un bon mal de crâne en prime et tu es d’une humeur massacrante (finalement, heureusement que tu n’es pas allée au bureau…).
2. Une humeur excécrable
Non seulement tu sais que la journée va être longue et que tu ne vas pas guérir en quelques heures mais en plus, ton mec t’en veut intérieurement de l’avoir fait sursauter toute la nuit avec tes quintes de toux, tes allers-retours dans la cuisine ou encore tes « ffffff » de désespoir à l’idée que tu n’arrives pas à fermer l’oeil. D’ailleurs tu remarqueras qu’au petit matin, il aura bien pris soin de t’embrasser sur le bras, ni sur le front – qui était bien trop bouillonnant à son goût – ni sur la bouche – tu croyais que ton mec était un kamikaze?-. Là, au fond de toi, tu espères que ce soir, il ne te passera pas un savon… ou plus égoïste, qu’il n’aura pas attrapé cette pénible inflammation du larynx.
3. Un petit-déjeuner sans saveur
Après un bref coup d’œil dans la glace – pas vraiment concluant -, le petit-déjeuner. On dit que c’est le repas le plus important mais crois-moi, ce n’était pas celui que j’ai préféré aujourd’hui. Prendre un sachet de Mucomyst, 3 cachets effervescents de corticoïdes avec ton bol de céréales Chocapic, ça n’a rien de très glamour. Tu oublies même le plaisir que tu as l’habitude de prendre quand ces pétales de chocolats craquent sous tes dents car tu focalises sur les 10 ml de sirop que tu vas devoir boire quelques secondes après. En bref, ton petit-déjeuner devient un choca-médoc que tu vas vite tenter d’oublier en allumant ta télé.
4. Le début de la zapette
Oui, la télé, la grande amie des âmes solitaires. Chéri est au boulot (faut bien qu’il y en ait un qui ramène des sous pendant que la CPAM te paie pas une longue maladie), tu ne peux pas sortir (de toute façon, tu n’en as pas envie vu le froid qu’il fait, la tête que t’as et vu que t’as pas de voix… bah pas d’interactivité possible à part « hein? parlez plus fort bon sang, je ne comprends rien »), tu n’as pas le droit de sortir d’ailleurs et tous tes potes bossent ou font le tour du monde… en bref, il n’y a que toi dans ton appartement et tu vas devoir t’occuper toute la journée.
C’est là que la télévision intervient… mais encore faut-il qu’il y ait quelque chose d’intéressant à voir. Après les Z’Amours sur France2 et les informations, le téléfilm de M6 te dit rien alors tu penses à quelque chose de plus physique: le ménage.
5. Les corvées ménagères
Personnellement, j’ai très vite oublié l’idée de faire le ménage aujourd’hui car je me suis dit « si je le fais maintenant, qu’est ce que j’aurai à faire demain? ». Oui, gardons en un peu pour demain qui risque d’être une longue longue deuxième journée d’arrêt!
6. La bouffe, la bouffe
Le repas (oui, il est 14 heures passées) doit se faire rapidement et si possible sans vaisselle (oui, juste avant, rappelle-toi, tu as décidé de ne pas la faire). Et si je me faisais un sandwich avec du pain de mie et du jambon ? Oui, c’est rapide mais au final, je te déconseille cette option car tout l’aprem, tu continues à avoir faim et tu piques dans ton frigo (ça peut passer du tarama au verre de coca en passant par les chips et une cuillère de Nutella). Attention les kilos…
7. Les séries américaines
Tu checkes les actualités du net, le Facebook de tes amis, tu réponds à tes e-mails, supprimes tes spams (enfin, en ce qui me concerne, j’ai encore plus de 900 e-mails à trier mais bon…) puis au bout d’une heure, tu en as marre. Tu décides qu’il est grand temps de te divertir et de te mettre à jour dans tes séries favorites. J’ai donc passé mon après-midi à regarder les derniers épisodes de Misfits, Desperate Housewives, Private Practice, Grey’s Anatomy (pour moi, l’un ne va pas sans l’autre), Gossip Girl… quand Megavideo te dit que tu as atteint ton quota de minutes, tu patientes bien sagement en remplissant ton panier e-shopping – que tu ne prendras même pas la peine de valider – pour reprendre vie aux côtés de femmes de famille meurtrières, de jeunes adolescents aux pouvoirs surnaturels, de médecins arrogants ou encore de filles aux bonnes manières parfois douteuses.
8. Vieille avant l’heure
Finalement, je me serais bien reposée – ennuyée -, j’aurais préservé ma voix mais j’aurais appris une chose: un arrêt de travail, ça te montre à quel point ton job est un élément important qui rythme et remplit ta vie de contacts, d’actions et de défis. Mon challenge de demain quant à lui ne dépassera pas la vaisselle… So boring!
Alors, selon vous, un arrêt de travail est-il un cadeau ou un poison pour votre vie ?
Eloïse V.