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La candidature de Chevènement : une conception de la politique dont les Français ne veulent.

Publié le 09 novembre 2011 par Leunamme

La semaine dernière, il n'y a pas eu que les pérégrinations de Sarkozy au G20, ce qui en soi était suffisant pour pourrir la semaine. Non, il n'y a pas eu que cela, il y eut aussi la résurrection politique de Jean-Pierre Chevènement. Il faut dire qu'avec la démission retentissante, la résurrection est l'autre grande spécialité du personnage.

A part mettre la zizanie à gauche, éparpiller les voix et donc servir la droite, on ne voit pas très bien à quoi sa présence peut servir. Faire bouger les lignes, paraît-il ! Si c'est pour faire comme en 2002, participer à la surenchère nationaliste, je suggère qu'on y touche pas aux lignes. Surtout qu'il me semble que déjà avec le Front de gauche, les écologistes et le PS, les différentes familles de la gauche, les différentes options politiques sont déjà représentées. A priori, Jean-Pierre Chevènement ne fera que 2 à 3 %, ce qui signifie qu'il ne représente rien ou presque et que par conséquent sa candidature est inutile.

A moins que les vraies raisons de celle-ci soit non dites car non avouables. Il s'agirait en fait de jeux politiciens de bas étages, de ceux qui font tant de mal à la politique, qui ont poussé tant de gens dans l'abstention ou dans les bras de l'extrême-droite. Quels jeux ? Quels raisons inavouables ? J'en vois au moins trois.

- Négocier des postes avec le PS pour se rallier dans quelques semaines avec la candidature Hollande. Cette hypothèse est plus que probable puisque Jean-Pierre Chevènement avait déjà usé de cette tactique en 2006 avant de finir avec armes et bagages dans l'état-major de campagne de Ségolène Royal.

- Gêner la candidature de Jean-Luc Mélenchon, en solidarité avec François Hollande dont il dit peu de mal pour l'instant. On sait que peu ou prou les deux labourent le même électorat. Or, depuis quelques semaines le leader du Front de gauche tape dur sur le candidat socialiste, et tôt ou tard cela finira bien par payer pour ce dernier. Or, il se suppute un peu partout que le PS mettrait la main à la pâte pour fournir les parrainages nécessaires à Jean-Pierre Chevènement. Est-ce que la menace Mélenchon serait plus pertinente que celle d'un 21 avril bis ?

- Enfin, il ne faut pas exclure un dernier coup de folie du personnage qui de l'époque où il dirigeait le CERES à celles où il fut ministre plusieurs reprises, il a toujours été ingérable et n'a jamais joué autre chose que sa carte personnelle. A ce sujet, je conseille le tome 1 des carnets politiques de Michèle Cotta, ils sont à cet égard affligeants envers Jean-Pierre Chevènement qui dès les années 60 face à François Mitterrand faisait preuve d'un égo surdimensionné (dans le genre, Mitterrand n'était pas mal, je l'admets).

A mon avis, la candidature de Chevènement est muée par une de ces trois raisons, c'est en tout cas plus crédible que de "faire bouger les lignes". Si je peux me permettre de donner un conseille à l'ancien ministre de la défense et de l'intérieur, à 72 ans, c'est de prendre sa retraite, il n'est pas encore concerné par les réformes Fillon et Sarkozy.


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