Le Sud-Est est victime des intempéries en ce mois de novembre 2011. Nous croyons (à tort) que de tels incidents ne se sont jamais produits.. Un article de 1827 nous montrait qu'il n'en était rien: la météo s'était déchaînée et la Nartuby était sortie de son lit faisant de gros dégâts. Nathalie Martin , qui suit le blog Le Toupin, remonte plus loin encore. Elle a trouvé un texte de 1674 et en a traduit un morceau. Merci.
Voici le texte d'une délibération du 16 novembre 1674...
Je me suis lancée dans sa transcription mais je ne suis pas un as en paléographie*...
La paléographie* (du grec palaios (παλαιὀς), « ancien » et graphein (γράφειν), « écrire ») est l'étude des écritures manuscrites anciennes, indépendamment de la langue utilisée (grec ancien, latin classique, latin médiéval, ancien français, français classique, etc.)
Le début ça donne :
"1-Nota que le 16 novembre 1674, à l’heure de 8 ou 9 du matin, commença une
2-pluie continuelle jusqu’à l’entrée de la nuit, assez violente et rapide ayant
3-une demi-heure de relâche, recommença et redoubla avec une si grande
4-impétuosité, plutôt à dire un déluge que dehors, où les éclairs continuels
5-donnent lumière par toute la terre, accompagnée de tonnerre sans relâche, d’une
6-vigueur affreuse, capable à donner de la frayeur et terreur aux plus insensibles
7- Il esmeu un tremblement de terre,[ je] tire cette vérité de la bouche de Monsieur
8- Antoine Gilles, médecin, de la frayeur, la plume lui tomba de la main, avec
9- plusieurs autres déposants de cette vérité. Le lendemain matin à l’heure de
10- 6 ou 7 heures du matin, la pluie ayant cessé , l’on put voir l’effet de sa
11- vigueur et inondation. Je puis dire que voyant un si grand spectacle, que
12- nos pêchés peuvent avoir mérité, les yeux des plus insensibles
13- ne purent éviter de se fondre en larmes, et voir en premier lieu toute
14- notre plaine, une mer, non pas de la façon de celle qui est lisse
15- et de bon hair, mais toute trouble. La grande rivière appelée Nartubie
16- vient aboutir à Notre Dame du Peuple et à la bastide de Jean Chabaud
17- bourgeois au Maljournal, trainant] avec soi des arbres tout entiers
18- avec leurs racines. Et le long d’icelle, par-dessus le lit, au bord de chaque
19- côté, il y a des chênes et autres arbres pour la défense des pièces
20- , où l’on a remarqué qu’en plusieurs endroits l’eau surmonta à deux ou
21- trois cannes de hauteur. A la Granegonne, [la Nartuby] change de lit à la pièce de
22- Monsieur Pierre Pasquet et Marc Dallons. Les prés et ferrages remplis
23- de boue et de pierres de hauteur de 6 à 7 pans [environ 1,60m] à plusieurs endroits. Jamais
24- homme vivant n’avait vu ni ouï dire. Le pont de Trans fort et bien bâti
25- emporté avec une façade d’une maison
[etc.]
[ M 141-M 143. Bibliothèque municipale Draguignan], de Pierre Laugier, consul,[Ce témoignage extrait du livre de raison du consul Pierre Laugier, a été publié dans un ouvrage dirigé par Raymond Boyer intitulé « Draguignan, 2000 ans d’histoire », l’aube sud, Gémenos, 2001].
Photos des intempéries 2011 empruntées à Var-Matin