Six mois avant les élections, l'UMP n'aurait-elle déjà plus rien à dire au point que le ministre Baroin qualifie d'effraction la victoire de la gauche aux législatives de 1997 ?
Que les politiques s'injurient entre eux, c'est déjà fort regrettable au regard de ce que devrait être le débat républicain. Mais que d'un mot, un imprécateur injurie une majorité de Français qui a porté une majorité d'élus à l'Assemblée Nationale en 1997, cela nous ramène douloureusement dans les contrées bananières où les dictateurs qualifient leurs opposants de voyous et de dégénérés.
Car en déclarant que la gauche aurait gagné par effraction les élections qui ont résulté de la dissolution de l'Assemblée par Jacques Chirac en 1997, François Baroin fait de chaque électeur de la gauche un complice du cambriolage. Je me sens donc fondé à demander à François Baroin, à titre personnel, des excuses pour une accusation aussi grave que gratuite. J'ai participé à cette effraction, de la manière la plus éclairée qui soit, et même avec préméditation. Je le revendique avec fierté.
A les entendre, le pouvoir serait « naturellement » de leur bord, tout comme ils ont un candidat « naturel ». Tout comme ils seraient porteurs d'un schéma social exclusif et sans concurrence, et les vecteurs d'un système économique unique et irremplaçable.
D'une certaine manière, considérant la façon dont ils s'installent dans une institution dont ils ne sont que les gestionnaires temporaires, on peut comprendre qu'ils considèrent une alternance démocratique comme une effraction. Il faudra leur rappeler en 2012, par une nouvelle « effraction », que les palais de la République ne leur appartiennent pas.